La très appréciée variété de datte appelée El M’naguer (ou dattes précoces), cultivée et cueillie principalement dans les palmeraies de la région du Tidikelt à In Salah, a fait une entrée en force sur les étales de la wilaya de Ghardaïa.
Disponible en très faible quantité pendant la dernière semaine de Ramadhan, pour le prix de pas moins de 700 DA le kg, elle s’affiche désormais en grande quantité sur les étals des marchands, notamment sur la grande avenue du 1er Novembre qui longe sur 2000 mètres le populeux et populaire quartier de Théniet El Makhzen, dans la commune de Ghardaïa.
Ainsi, elle est cédée entre 300 et 400 DA selon le calibre du fruit et son goût. C’est surtout pendant le mois de Ramadhan qu’elle est le plus recherché et consommée comme aliment de rupture du jeûne, accompagné d’un bon verre de lait frais. Cependant, elle garde tout son attrait les autres mois, consommée pratiquement sans modération par la population qui en raffole de cette variété de dattes, qui est très prisée pendant l’été.
Une cueillette sélective et laborieuse
En effet, si toutes les autres variétés de dattes sont cueillies par régime entier, elle seule est grappillée, manuellement, une à une sur le palmier même et uniquement celles arrivées à maturation.
Pour faire partie du lot à cueillir, elle doit impérativement avoir la peau mielleuse, dorée et être à moitié mûre et l’autre moitié encore bien jaunâtre. Selon un connaisseur, lui-même agriculteur et propriétaire d’une palmeraie à Zelfana, à 65 km au sud de Ghardaïa, « la cueillette du M’naguer est très éprouvante physiquement et peut durer plusieurs jours. Elle est grappillée par un grimpeur de palmier au péril de sa vie, avec précaution, tôt le matin ou en fin d’après midi, suivant, régime par régime et brindille par brindille de dattes, dans les palmeraies du Tidikelt, région la plus chaude du pays, d’où proviennent les premières dattes de la saison », a-t-il expliqué.


Un si fragile délice…
Pour El Hadj Abdallah, « cette espèce de dattes est très fragile, sensible et vulnérable aux fluctuations climatiques. Elle se gâte rapidement et de ce fait, pour éviter son avarie, elle doit être consommée dans les trois premiers jours de sa cueillette. ».
C’est d’ailleurs pour cette raison, qu’il est rare de rencontrer des acheteurs qui prennent de grosses quantités, un kilo et c’est déjà beaucoup. « Moi, j’en achète par petite quantité que l’on consomme le jour même avec mes enfants. Et à chaque besoin, j’en prends ainsi des quantités à consommer au jour le jour. C’est rare chez moi que le M’naguer passe la nuit à la maison. Et si c’est le cas, sa place est au frigo, car c’est une datte très sensible », nous fait remarquer un médecin bien connu sur la place de Ghardaïa.