Éthiopie : Un pays miné par les conflits et la famine selon l’OIM

Éthiopie : Un pays miné par les conflits et la famine selon l’OIM 

L’entrée de l’Ethiopie au groupe des BRICS décidée le 24 de ce mois et laquelle sera effective dès le 1er janvier 2024 laisse perplexe à plus d’un titre. Et pour cause, selon l’Organisation Internationale pour les Migrations (OIM), un organisme onusien, ce pays est en proie à des conflits armés meurtriers et aussi, une crise alimentaire due à une grave sécheresse qui touche la région.

Près de trois millions de déplacés à cause des conflits armés 

En effet, l’OIM a révélé dans son dernier rapport que 2,9 millions de personnes sont déplacées à cause des conflits et violences en Ethiopie. 

Le même rapport rajoute que la sécheresse qui sévit dans ce pays de la Corne de l’Afrique, est aussi en cause dans le déplacement de 810 855 personnes. 

« Ces déplacés sont établis dans plus de 3.300 sites évalués et accessibles à travers 11 régions de ce pays de la Corne de l’Afrique. Le Tigré est inclus dans cette enquête pour la première fois depuis septembre 2021 », explique-t-on dans le rapport de l’OIM, tout en précisant que de nombreuses localités restent hors de portée de ses partenaires en raison de l’insécurité, de l’inaccessibilité des routes et des tensions sociales.

L’organisme onusien a fait aussi savoir que près de 543.000 personnes contraintes à se réfugier à cause de la sécheresse, ont été accueillis dans la région Somali. 

Quant à ceux fuyant le conflit armé, estimés à plus d’un million de personnes, ils se sont concentrés dans la région du Tigré. « Au total, les régions de Somali (30%), d’Oromia (24%) et de Tigré (23%) sont celles qui comptent le plus grand nombre de personnes déplacées à l’échelle nationale ».

Un pays « sous perfusion » de l’OMS 

Pour venir en aide aux réfugiés, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a envoyé, depuis le début de l’année en cours, plus de 124 tonnes de médicaments d’urgence et de fournitures médicales directement aux établissements de santé et par l’intermédiaire de partenaires dans la région, ce qui a permis de toucher plus de 600.000 personnes.  

Au cours de la première semaine de ce mois d’août, l’OMS a livré plus de 17 tonnes de fournitures médicales d’urgence destinées à plus de 70.000 bénéficiaires dans les établissements de santé de 9 zones de la région. 

Ce soutien indispensable fera sans aucun doute une différence significative dans la vie de ceux qui en ont le plus besoin. Et en soutien à la Société de la Croix-Rouge éthiopienne (ERCS), 14,5 tonnes de fournitures médicales d’urgence, notamment des kits sanitaires d’urgence interagences (IEHK), des kits de traumatologie et de chirurgie d’urgence, ont livré à la région d’Amhara. 

« Les deux organisations ont également fourni des kits pédiatriques spécialement conçus pour fournir des médicaments, mais aussi des équipements adaptés au traitement des enfants admis dans les établissements de santé avec des complications de malnutrition aiguë sévère. Les fournitures couvriront un total de 44.000 personnes, y compris le traitement de 1.500 cas de traumatismes et de 600 enfants souffrant de complications médicales liées à la malnutrition aiguë sévère », détaille-t-on sur le site de l’Organisation des Nations Unies. 

Par ailleurs, l’OMS a déployé plus de 30 agents techniques multidisciplinaires dans la région pour faciliter une réponse efficace à la récente épidémie de choléra. « Ces opérations humanitaires ont été possibles grâce au soutien financier du Fonds central d’intervention pour les urgences humanitaires (CERF), l’Agence des États-Unis pour le développement international (USAID) et l’Office européen de protection civile et d’aide humanitaire (ECHO) », précise-t-on.

Droits de l’homme, l’Ethiopie épinglée  

Suite à l’instauration de l’état d’urgence de 06 mois le 4 août 2023, dans la région d’Amhara, la Commission internationale d’experts des droits de l’homme sur l’Éthiopie s’est dit réoccupée par « la détérioration de la situation sécuritaire dans la région du nord-ouest de l’Éthiopie, en particulier dans la région d’Amhara ». 

Les experts rappellent que les précédents états d’urgence ont été accompagnés de violations des droits humains et exhortent le gouvernement éthiopien à adhérer strictement aux principes de proportionnalité et de non-discrimination, conformément à ses obligations juridiques internationales en vertu de l’article 4 du Pacte international relatif aux droits civils et politiques.

Le Conseil des droits de l’homme des Nations Unies avait mandaté le 17 décembre 2021 la Commission internationale d’experts des droits de l’homme sur l’Éthiopie pour mener une enquête approfondie sur des allégations de violations des droits humains et du droit international des réfugiés en Éthiopie commises depuis novembre 2020.                                                                                  Ouali. E

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