En dépit des innombrables campagnes de sensibilisation au profit des agriculteurs et céréaliculteurs de Bouira, certains de ces derniers, continuent de faire montre d’une négligence manifeste dans l’entretien de leurs champs.
L’été dernier et à cause de ces négligences, la forêt récréative d’Erriche, le principal « poumon » de la ville de Bouira, a failli partir en fumée. La faute a un agriculteur qui avait omis de tracer un « coupe feu » entre son exploitation et ladite forêt.
Négligence criminelle…
Afin que ce scénario ne se réédite plus, les services de la Caisse régionale de la mutuelle agricole (CRMA) de Bouira et les services de la Conservation forestière, ont conjointement organisé une journée de sensibilisation contre les risques liés aux incendies, notamment lors de la campagne de moisson battage, laquelle devrait débuter incessamment.
En effet, Ménade Rahim-Galia, chef de la circonscription des forêts de Bouira, a lors d’une brève déclaration à la presse, indiqué que désormais la loi ne pardonne plus ce genre de négligences et que lui et ses services, intensifient la sensibilisation pour que les sinistres des années précédentes ne se rééditent plus jamais. « Il est impératif que les agriculteurs tracent une bande de protection de 5 mètres de large, autour des parcelles agricoles », a-t-il souligné.
Pour notre interlocuteur, à travers ces simples mesures de protection, le pire peut être aisément évité et des dizaines d’hectares de végétation peuvent être préservés. Abordant le volet juridique, Ménade, a rappelé que le législateur, à travers la loi n° 23-21 du 23 décembre 2023, relative aux forêts et le décret présidentiel n° 87-44 du 10 février1987, ont fixé des peines exemplaires contre les contrevenants, qui peuvent aller jusqu’à la peine de mort. « Je le dis haut et fort, l’État ne pardonne pas ce type de négligences. Nous sommes là pour sensibiliser et orienter, car il y va du patrimoine national, lesquel est sous la responsabilité de tous », a-t-il martelé.

Le nombre d’hectares assurés en hausse
Pour sa part, le directeur de la CRMA de Bouira, M. Kamel Bécheur, a explicité le but de cette journée de sensibilisation « Notre objectif premier est d’éviter le scénario de l’année passée où on a enregistré d’importantes incendies ayant ravagé de grandes superficies céréalières », a-t-il déclaré, avant de révéler une donnée importante. « Selon nos statistiques, les machines de moisson-battage sont responsables de 70 % des feux de récolte. Le risque est accru lorsque la machine intervient dans des conditions climatiques favorables au déclenchement des incendies ». C’est dire que l’entretien en amont des machines agricoles est crucial afin d’éviter la catastrophe.
Interrogé au sujet du « nombre » des agriculteurs assurés auprès de ses services, M. Bécheur préfère parler en hectares couverts par l’assurance. « La superficie céréalière couverte par l’assurance a dépassé les 40 000 hectares, sur les 75 000 emblavés au niveau de la wilaya de Bouira. Ce n’est pas encore suffisant, toutefois, nous constatons une réelle prise de conscience des agriculteurs, notamment avec tous les bouleversements climatiques qui surviennent », s’est-il félicité.
Enfin, il y’lieu de noter que plusieurs représentants des directions intervenant lors de la campagne de moisson-battage, notamment les services agricoles, la Protection civile, forêts, l’institut technique des grandes cultures, etc, ont pris part à cette journée de sensibilisation.