Par R.B
Le Front des forces socialistes (FFS), a organisé ce samedi 26 octobre 2024, au niveau du siège de son siège national à Alger, une session ordinaire du Conseil national. C’était l’occasion pour le Premier secrétaire du FFS, M. Youcef Aouchiche de faire un tour d’horizon sur l’actualité nationale et internationale, tout en rappelant les « engagements » du parti fondé par feu Hocine Ait Ahmed, à bâtir une Algérie libre et démocratique, basée sur la Charte du 1er Novembre et le Congrès de la Soummam.
Ainsi, Youcef Aouchiche et l’instar de son « frère ennemi » du RCD, Atmane Mazouz, a également appelé le chef de l’Etat à « ouvrir dans les plus brefs délais », le dialogue national et inclusif, auquel le président Tebboune, s’était engagé au lendemain de sa réélection à la tête du pays. Pour le chef de file FFS « seule un dialogue sérieux et serein » avec l’ensemble des franges de la société, peut être « salutaire » pour le pays.
En quette d’un « climat de confiance »
En effet et au cours de son intervention, Youcef Aouchiche, a affirmé que « La refondation du lien entre les citoyens et leurs institutions nécessite un une réelle volonté politique de la part des dirigeants du pays. Cela passe par l’amorce d’un dialogue ouvert et constructif, ainsi que par une série de mesures et de réformes indispensables pour le rétablissement de la confiance et la consécration de l’État de droit », a-t-il plaidé.
Poursuivant sa plaidoirie, le Premier secrétaire du FFS, a soutenu que l’édification d’une Algérie « libre et démocratique », passe irrémédiablement par un processus de réformes, ainsi que l’instauration d’un « climat de confiance » entre le peuple et l’Etat. « Il est temps de procéder à la libération des détenus d’opinion et d’abroger toutes les lois restrictives aux libertés individuelles et collectives, à l’instar de l’article 87 bis du code pénal et du recours abusif à la détention préventive. Il est urgent d’assainir la scène politique à travers une réforme approfondie de la loi électorale et de la loi sur les partis politiques. L’objectif est de restaurer les liens de confiance entre la société et les institutions de l’État et de promouvoir la notion de gouvernance inclusive», préconisera Youcef Aouchiche.
Un « malaise profond »
Par ailleurs et faisant un « bilan » des dernières élections présidentielles, Youcef Aouchiche, a souligné l’« impératif » de se pencher sur la « désaffection » des citoyens par rapport aux enjeux politiques du pays, estimant au passage que ce phénomène doit « interpeller » l’ensemble des acteurs politiques, au même titre que le pouvoir et la société civile. « Ce phénomène, bien que mondial, est le reflet d’un malaise profond et d’une crise de confiance qui menace les fondements mêmes de notre État-nation », a-t-il fait remarquer. Et d’enchaîner « Ce climat de méfiance, alimenté par l’incapacité des pouvoirs publics à répondre aux aspirations de nos concitoyens, fragilise le lien sacré entre le peuple et les institutions de l’État ».
L’Anie (encore) vilipendée
L’orateur, n’a pas manqué de « tirer » sur l’Autorité Nationale Indépendante des Élections (ANIE), l’accusant d’être l’un des « points noirs » de la dernière élection présidentielle. Pour le conférencier, cette autorité a « montré ses limites » en donnant des chiffres approximatifs et « imposant le flou » concernant les résultats finaux. « Le flou et les incohérences observés lors de cette proclamation ont non seulement entaché la crédibilité du scrutin, mais porté atteinte au pays tout entier », accusera M. Aouchiche. Et d’ajouter «il est nécessaire de rappeler que lorsqu’une large frange de la population se détourne de la politique, la désinformation et les manipulations prennent le relais, favorisant l’émergence du populisme et de l’extrémisme », a-t-il en outre soutenu.
Des « changements » au sein du FFS annoncés
Abordant le sujet des prochaines échéances électorales, notamment les élections municipales et wilayale, Youcef Aouchiche annoncera des « changements significatifs » dans la stratégie de sa formation politique. Ces « ajustements », sont selon l’orateur « nécessaires », pour renforcer l’efficacité, améliore la réactivité et garantir une meilleure efficience.
« Dans ce sillage, je vous informe que je procéderais durant les prochains jours à mettre en place une commission électorale au niveau national, accompagnée de démembrements au niveau local. Cette commission aura pour mission de préparer les prochaines élections législatives et locales, en veillant à ce que notre processus électoral soit à la hauteur de nos valeurs et de nos ambitions », annoncera le chef de file du FFS.
Selon ce dernier, cette commission sera responsable de l’élaboration d’une stratégie électorale avec une évaluation rigoureuse des « capacités d’action », de la mobilisation des énergies autour de cet objectif. « Les démembrements locaux joueront un rôle clé en adaptant nos projections aux réalités spécifiques de chaque région, garantissant une meilleure préparation de ces rendez-vous importants », a-t-il précisé.
Enfin et évoquant la commémoration du 70e anniversaire du déclenchement de la Guerre de libération nationale, le patron du FFS, dira qu’il elle est un « un puissant rappel » de la glorieuse histoire de l’Algérie, mais aussi et surtout «il s’agit de préserver les acquis arrachés par plusieurs générations de militants et de bâtir un avenir où chaque citoyen se sentira en sécurité et en confiance, capable de contribuer à l’épanouissement de notre nation », dira M. Aouchiche.