Alors que la saison des récoltes bat son plein à travers le pays, le ministère du Commerce met en branle une série de mesures destinées à remettre de l’ordre dans la chaîne de commercialisation des fruits et légumes.
Ainsi, le ministre du Commerce intérieur, Tayeb Zitouni, vient de prendre une décision longtemps préconisée par nombre d’agriculteurs et même des spécialistes du commerce: privilégie la vente directe. De l’agriculteur au consommateur, sans passer par les intermédiaires.
Du champ à l’étal sans détour
En effet, dans un contexte marqué par la flambée persistante des prix des produits agricoles, le ministre du Commerce intérieur et de la Régulation du marché national, Tayeb Zitouni, a annoncé une batterie de décisions visant à rééquilibrer le marché. Objectif affiché : protéger les agriculteurs, soulager le consommateur et contenir les dérives spéculatives.
À l’issue d’une réunion de coordination avec les cadres centraux du secteur, le ministre a ordonné l’ouverture immédiate d’espaces gratuits dans tous les marchés de gros régionaux sous gestion de l’entreprise publique Magros. Une initiative qui permettra aux agriculteurs d’écouler directement leur production, sans passer par les intermédiaires souvent pointés du doigt pour leurs marges abusives.
Court-circuiter les spéculateurs
La logique est claire : rapprocher le producteur du consommateur. En promouvant la vente directe, le ministère veut garantir des prix plus justes, revaloriser le travail des agriculteurs et couper court aux circuits opaques qui plombent le pouvoir d’achat. Tayeb Zitouni a également appelé les grands producteurs à collaborer directement avec les principaux grossistes pour assainir la chaîne d’approvisionnement. Parallèlement, les services de contrôle sont sommés de renforcer la surveillance des prix afin de repérer et sanctionner toute manipulation commerciale. « Il est impératif de réduire l’écart souvent injustifié entre le prix à la production et celui payé par le consommateur final », a martelé le ministre. Il insiste aussi sur une régulation souple mais rigoureuse, fondée sur la transparence et la lutte contre les pratiques anticoncurrentielles.
Entre régulation et libéralisation
Ces décisions interviennent dans un climat de tension sur les marchés, notamment concernant les légumes, dont les tarifs varient fortement selon les saisons et les régions. Quant aux fruits, ils restent souvent inaccessibles pour de nombreux ménages, malgré une offre abondante en période de récolte.
Le ministère mise donc sur une approche à double détente : renforcement de la production nationale et restructuration des circuits de distribution. Si la vente directe apparaît comme une solution efficace, elle suppose une adhésion massive des agriculteurs et un encadrement solide par les autorités.
La réussite de cette réforme dépendra donc de la mobilisation de tous les acteurs du secteur : producteurs, distributeurs, autorités locales et structures de contrôle. Sans coordination, même les meilleures intentions risquent de se heurter à la réalité du terrain.
Une étape vers un marché plus équitable
Avec ces mesures, le gouvernement pose les jalons d’une politique agricole et commerciale plus équilibrée, tournée vers la protection des producteurs et la justice sociale pour les consommateurs. Reste à voir si ces efforts seront suivis d’effets concrets dans les semaines à venir, notamment sur les étals des marchés et dans les budgets des foyers algériens.