Par K.B
Dans un contexte géopolitique en constante évolution, l’Algérie et la Russie s’apprêtent à franchir une nouvelle étape dans leur partenariat énergétique. Un accord stratégique d’envergure est sur le point d’être conclu entre Sonatrach, le fleuron algérien des hydrocarbures, et Gazprom, le mastodonte russe du secteur gazier.
Cette alliance, laquelle vise l’exploitation commune de deux gisements d’hydrocarbures d’importance majeure au sud-est de Hassi Messaoud, dans la wilaya de Ouargla, témoigne de l’approfondissement des liens énergétiques entre Alger et Moscou.
« Tout est fin prêt ! »
En effet, lors d’une interview accordée à Russia Today (RT) en marge du Forum « Semaine russe de l’énergie », Rachid Nadil, président de l’Autorité de régulation des hydrocarbures (ARH), a confirmé que les négociations avec Gazprom sont à un stade très avancé. « Tous les préparatifs techniques et de normalisation sont achevés, il ne reste plus que la signature pour démarrer les opérations », a-t-il déclaré.
Les deux gisements concernés, situés dans le périmètre d’Oum El Assel, à environ 140 km au sud-est de Hassi Messaoud, revêtent une importance stratégique pour l’Algérie. Ils représentent une source énergétique vitale qui pourrait non seulement satisfaire les besoins domestiques en gaz, mais aussi stimuler les exportations vers les marchés internationaux, notamment en Europe, où la demande en gaz naturel est en forte hausse.
Près d’un milliard de dollars US !
L’accord entre Gazprom et Sonatrach prévoit un investissement total estimé à 950 millions de dollars, déployé en deux phases. La première production est attendue pour 2028. Il est prévu que les gisements produisent 2 millions de mètres cubes de gaz naturel par jour, en plus de 1 000 tonnes de condensats et 220 tonnes de gaz de pétrole liquéfié (GPL) chaque jour.
Cet investissement permettra à l’Algérie de consolider son statut de fournisseur clé de gaz naturel, tout en renforçant ses capacités de production pour répondre à la demande mondiale croissante. « Si ces gisements n’étaient pas d’une importance capitale, Gazprom n’aurait pas décidé d’y investir », a souligné Rachid Nadil, illustrant la confiance du géant russe dans le potentiel des ressources algériennes.
Être « incontournable »
L’un des aspects importants de cet accord est l’intégration des normes et équipements russes dans l’exploitation des gisements. Sonatrach travaille déjà en étroite collaboration avec l’Institut russe des initiatives technologiques pour le pétrole et le gaz, ce qui nécessitera une adaptation rapide des infrastructures algériennes aux standards russes. Cela marque une nouvelle ère pour le secteur énergétique algérien, qui pourrait ainsi profiter d’une modernisation accélérée de ses infrastructures grâce à ce partenariat stratégique.
Cet accord offre à l’Algérie de nouvelles perspectives internationales. Alors que le pays s’impose déjà comme un fournisseur incontournable de gaz naturel, notamment en Europe, cet accord avec Gazprom pourrait ouvrir la voie à d’autres collaborations similaires. La Russie, à travers Gazprom, renforcera ainsi sa présence dans le secteur énergétique algérien, et l’Algérie consolidera son rôle de fournisseur clé sur le marché mondial du gaz.
Au-delà de l’aspect purement économique, ce partenariat souligne l’importance croissante de la coopération entre l’Algérie et ses partenaires internationaux dans le domaine de l’énergie. En modernisant ses infrastructures et en diversifiant ses partenariats stratégiques, l’Algérie se positionne pour devenir un acteur incontournable dans le secteur énergétique mondial.