L’Algérie affiche clairement ses ambitions énergétiques : porter sa production annuelle de gaz naturel à 200 milliards de mètres cubes (m³) d’ici 2030, soit une augmentation de près de 50 % par rapport à ses capacités actuelles.
Ainsi, cet objectif audacieux, repose sur d’importants investissements dans l’exploration, la modernisation des infrastructures et des projets stratégiques destinés à renforcer sa position sur le marché international.
Hassi R’Mel, pilier de la stratégie gazière
En effet, au cœur de cette ambition se trouve le gisement de Hassi R’Mel, le plus grand champ gazier d’Afrique, exploité par la Sonatrach. Ce site représente déjà 26 % de la production quotidienne nationale et devrait voir sa capacité encore augmenter avec la mise en service de trois nouvelles stations de compression d’ici 2027.
Selon les estimations, ces installations permettraient une récupération additionnelle de 121 milliards de m³ de gaz, ainsi que 7 millions de tonnes de condensats et 3 millions de tonnes de GPL, renforçant ainsi les approvisionnements locaux et les exportations.
50 milliards de $ d’investissements, dont 36 milliards dédiés à l’exploration
Pour atteindre ses objectifs, la Sonatrach a dévoilé un plan d’investissement colossal de 50 milliards de dollars sur la période 2024-2028, dont 72 % (36 milliards) seront consacrés à l’exploration et à la production gazière. Ces fonds serviront notamment à exploiter les huit nouveaux gisements découverts en 2023, ouvrant des perspectives prometteuses pour l’industrie énergétique algérienne.
Le gazoduc transsaharien, un atout géostratégique
L’Algérie ne mise pas uniquement sur sa production interne : elle compte également sur des infrastructures régionales pour consolider son rôle de fournisseur clé. Le projet de gazoduc transsaharien, destiné à relier le Nigeria à l’Europe via l’Algérie, pourrait devenir un élément central de sa stratégie d’exportation.
Ce mégaprojet, qui faciliterait l’accès au marché européen en quête de diversification énergétique, permettrait au pays d’exporter jusqu’à 100 milliards de m³ de gaz par an, consolidant ainsi sa place parmi les principaux exportateurs mondiaux.
Une vision à long terme pour l’économie algérienne
En misant sur une hausse significative de sa production et de ses exportations, l’Algérie cherche à garantir des revenus stables tout en renforçant ses partenariats internationaux. Dans un contexte où l’Europe cherche à réduire sa dépendance au gaz russe, le pays se positionne comme un acteur incontournable sur l’échiquier énergétique mondial.
Reste à savoir si ces ambitions pourront se concrétiser dans les délais impartis, face aux défis techniques, financiers et géopolitiques. Une chose est sûre : l’Algérie met tous les atouts de son côté pour y parvenir.