Ghardaïa: 270 collégiens «pris en otage»

Par Djamel.K

Dix jours après la rentrée des classes, 270 élèves n’ont toujours pas rejoint leurs classes à Oued Nechou, à 20 km au nord du chef lieu de wilaya de Ghardaïa.

La cause? Un bras de fer entre les parents d’élèves qui refusent que leurs enfants étudient dans des chalets insalubres et la Direction de l’éducation(DE) de Ghardaïa en mal de solution.

«Nous avons été bernés par le DE!»

En effet, ces collégiens, viennent chaque matin devant le seuil de ce qui leur servait de CEM espérant qu’une solution soit trouvée par ceux qui sont censés être les responsables de leur scolarité. Des dizaines d’enfants s’agglutinent avec leurs parents devant le portail au dessus duquel pend un rectangle noir , soutenu par quatre bouts de ferraille, sur lequel  est inscrit « CEM préfabriqué de Oued Nechou » .  

« Nous sommes là chaque chaque jour à espérer une solution pour nos enfants qui ont besoin de reprendre leur scolarité dans les meilleurs délais », déclare un parent d’élève qui ajoute « nous avons été berné par le directeur de l’éducation de la wilaya de Ghardaia qui nous avait donné une parole pour que nos enfants soient scolarisés dans le nouveau CEM en 2024. Il n’a pas tenu parole et il ne vient même pas nous expliquer pourquoi il nous a menti. Il nous envoie son secrétaire général qui est venu en pompier mais son aucune garantie de  régler le problème. C’est grave pour un responsable de son rang de fuir ainsi ses responsabilités. Il doit se rappeler qu’il a la responsabilité et l’obligation de résoudre ce problème et de garantir à nos enfants une scolarité dans les meilleures conditions. », a-t-il en outre affirmé.

Le DE se défend et accuse!

Dans une déclaration aux médias locaux, le directeur de l’éducation de la wilaya de Ghardaïa, s’en lave les mains et  accuse les parents d’élèves de refuser sa proposition d’inscrire leurs enfants au CEM Emir Abdelkader qui se trouve à plusieurs centaines de mètres de là et plus grave de l’autre côté de la double voie de la route nationale N1, ce qui constitue un danger latent et patent pour les enfants qui devront à leurs risques et périls traverser à pieds cette route à grande circulation , dépourvue de la moindre passerelle .« Les parents d’élèves m’ont exigé de mettre à la disposition de leurs enfants une douzaine de bus pour aller étudier au CEM Emir Abdelkader, de l’autre côté de la route nationale. Je leur ai expliqué que je n’en ai ni les moyens, ni le pouvoir de mettre à leur disposition ce nombre de bus ».

Les parents répliquent!

Ce que démentent avec véhémence les parents d’élèves « c’est un mensonge, nous n’avons jamais parlé de bus, puisque nous avons refusé en bloc dès le départ son idée de mettre nos enfants au CEM Emir Abdelkader. Nous avons au contraire proposé de libérer sept classes du CEM en construction, à une centaine de mètres de là, qui est à peu près à 90% de réalisation, d’aménager ces sept classes et de mettre nos enfants dans de meilleures conditions de scolarité » s’insurge Yacine , un des parents d’élèves qui ajoute « de toutes façons , le directeur de l’éducation par ses errements et ses fausses promesses , porte l’entière responsabilité de cette situation».

La balle dans le camp de Belabed

Cette affaire vient de prendre une autre tournure avec l’intervention du député de Ghardaïa à l’APN, Mr Ali Tarbagou (Harakat El Bina) qui a saisi le ministre de l’éducation nationale pour intervenir et mettre fin à cette situation déplorable qui porte atteinte au droit des enfants à une scolarité dans des conditions décentes, alors que l’association des parents d’élèves de ce « CEM Préfabriqué » de Oued Nechou , ont transmis ce dimanche 29 septembre, une lettre au wali de Ghardaia (dont nous détenons une copie), lui demandant d’intervenir pour trouver une solution à ce problème qui porte préjudice à la scolarité de 270 enfants.

Le wali de Ghardaïa interpellé

D.K

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