Ghardaïa: Brusque envolée du prix du poulet  

Estimated read time 3 min read

L.Kachemad

« Je l’achète à 500 DA le kilo en gros et le revend à 530 DA le kilo au détail », nous confie un boucher de Sidi Abbaz, dans la commune de Bounoura à Ghardaïa. Invité à nous donner son avis sur les raisons de cette envolée des prix du poulet, notre boucher s’est lancé dans une longue série de justificatifs dont les plus importantes sont à ses yeux sont.

Des arguments « audibles »

« Les importantes hausses des prix des aliments avicoles et la rareté des poussins, mais aussi et surtout la réticence de beaucoup d’éleveurs de poussins à poursuivre leur activité, s’abstenant de travailler en ces périodes de rareté et de cherté d’aliments avicoles, engendrant des pertes énormes en termes financiers. Ainsi beaucoup de fournisseurs de viandes blanches ont cessés le travail momentanément engendrant un dérèglement du marché de la volaille pour laquelle les prix s’affichent en fonction de l’offre (très faible) et de la demande, en ces périodes de fêtes et de vacances (très fortes). », a-t-il argumenté.

Aveu d’impuissance !

Un avis contredit de manière formelle par un cadre de la Direction du commerce locale. En effet, notre interlocuteur, impute cette brusque hausse du prix du poulet « aux revendeurs qui, profitent de la situation générée par les prix très élevés de la viande rouge qui demeure très loin de la portée de la bourse du citoyen moyen. Son collègue précise « le prix réel de la volaille à la sortie des abattoirs dépasse rarement les 230/240 DA le kilogramme. Avant d’atterrir dans l’assiette du consommateur, elle passe entre les mains de moult revendeurs sans scrupules qui font flamber les prix. »

Interrogé quant à l’inertie des services de contrôle et de la répression des fraudes, la réponse fuse « la filière avicole échappe à tout contrôle. Il y a même de nombreux abattoirs clandestins qui alimentent le marché avec tous les risques sanitaires que cela comporte pour la santé du citoyen. C’est une filière qu’il faut revoir en amont et en aval. »

« On a des enfants à nourrir… mais avec quoi ? »

Rencontrée dans une boucherie de Béni Izguène, une dame enseignante dans le primaire, nous avoue « avec ce que j’ai payé aujourd’hui, je me permettais un poulet entier. Aujourd’hui pour le même prix je n’en ai que la moitié. On m’a dit qu’il y en avait à des prix raisonnables au marché de proximité au palais des expositions de Bouhraoua, que l’on appelle Rahma, je me suis déplacée, il n’y en avait plus. Je ne sais même pas s’ils ramèneraient plus tard ou c’est fini.  Nous avons des enfants, nous devons les nourrir. Mais avec quoi ? La viande rouge est hors de portée, le poisson, n’en parlons pas. Même la sardine qui était, jadis, considérée comme le poisson du pauvre a pris son envol, elle ne descend pas au-dessous de 800 DA le kilogramme. Il ne nous reste que les pâtes et encore… », murmure – t- elle en sortant du magasin, sans se retourner.

L.K

You May Also Like

More From Author

+ There are no comments

Add yours