Par Djamel. K
Alors que gouvernement vient d’allouer une enveloppe financière de 27 milliards de dinars, soit approximativement 200 millions de dollars, dans le cadre du plan d’urgence contre les perturbations d’eau qui touchent certaines régions du pays, la wilaya de Ghardaïa vit au rythme des pénuries de ce précieux liquide.
Ainsi, depuis le début du mois en cours, plusieurs communes de la wilaya, connaissent des perturbations, voire carrément des coupures d’alimentation en eau potable.
Cette situation, ne cesse d’alimenter la colère des citoyens, qui exigent un plan d’urgence au profit de leur wilaya, comme ce fut le cas pour la wilaya de Tiaret.
La population excédée!
En effet et selon de nombreux témoignages, depuis le début du mois de juin et la période des grosses chaleurs dans cette région, les robinets sont souvent à sec. « Nous n’avons même pas pu célébrer l’Aïd El Adha dans de bonnes conditions, le sang des moutons sacrifiés était partout. Il n’y avait pas une goutte d’eau dans le robinet. C’était insupportable comme situation tant sur le plan festif que sanitaire. Les enfants pataugeaient entre les touffes de foin, les croutes de merde des moutons et le sang » s’emportait le vieux Aoumeur, un des habitants du Ksar de Mélika, qui ont organisé un sit-in de protestation le jour même de l’Aïd El Adha devant les grilles de la wilaya de Ghardaïa.
« Des jours durant c’est ainsi, nous ne recevons que quelques litres par jour, ce qui est nettement insuffisant, notamment en cette période de grande chaleur et parfois c’est toute la journée le robinet à sec. Et dire que ce n’est encore que le début de la période des grandes chaleurs. Qu’en sera-t-il aux mois de juillet et d’août ? » se demande avec inquiétude, Omar, un médecin en retraite.
Un plan de citernage insuffisant
À Bouhraoua, sur les hauteurs de la ville de Ghardaïa, dans ce qui est son extension vers le nord du pays, le problème perdure depuis une dizaine de jours, notamment dans les cités El Djamel, les 450 logts, 1350 logts, lotissement Bouhraoua Ouest et les 60 plus 20 logements où une solution d’urgence a été trouvée en mobilisant plusieurs camions citernes qui assurent une distribution continue de cette denrée dans ces quartiers.
Même cette situation engendre d’autres problèmes. En effet, sous une chaleur intense, les nerfs cèdent dans la longue chaîne pour remplir quelques bidons et plusieurs accrochages entre voisins sont signalés ici et là, heureusement rapidement apaisés par les sages et les membres des associations de ces quartiers.
Plus haut, dans les quartiers périphériques d’El Ghofrane, d’Abaza et ce jusqu’à Touzzouz, à la limite avec la commune de Dhaïa Ben Dahoua, c’est carrément la grogne de la population qui ne supporte plus cette situation de rareté de de l’eau potable et qui n’a de cesse de protester afin que « cesse ce calvaire qui dure depuis le 19 Mai », selon les propres termes d’un des habitants d’Abaza.
Projet d’un château d’eau: Un engagement sans lendemain
Un membre d’association du quartier El Ghoffrane, ancien cadre de l’administration publique, révèle « Nous avions pourtant reçu des assurances de la part des autorités pour la réalisation d’un nouveau château d’eau au quartier « Pont des Hamraias », qui est beaucoup plus proche de nos quartiers et qui devait selon les promesses être mis en service en 2024. Entre-temps, promesse a été faite, en vain, de nous approvisionner à partir du château d’eau de Châabet Bekka. À ce jour, nous n’avons rien vu arriver, le projet est mort-né dans l’indifférence totale des autorités et de ceux qui avaient tenu ces promesses. Pour tout dire, nous sommes sevrés des promesses des autorités qui nous empoisonnent l’existence, notamment en cette période de début des grandes chaleurs », a-t-il déploré.
Un plan d’urgence réclamé!
Rappelons que le problème de pénurie d’eau à Tiaret, qui a engendré des protestations, des coupures de routes et des barricades à Tiaret ville et à Rahouia, est arrivé au sommet de l’État.
Face à cette explosion de colère, le président de la république, M.Abdelmadjid Tebboune, a convoqué un conseil des ministres le 2 juin passé et ordonné aux ministres de l’intérieur, M.Brahim Merad et celui des ressources hydrauliques, Mr Taha Derbal, d’élaborer un programme urgent pour résoudre le problème dans les 48 heures .
Mieux, le ministre des ressources hydrauliques, a récemment procédé à l’installation d’une cellule de veille et de suivi au niveau central, chargée d’assurer la bonne continuité du service public au niveau national pour ce qui est de l’alimentation en eau potable. Constituée de cadres du ministère des ressources hydrauliques, elle est placée sous la responsabilité du secrétaire général du ministère des ressources hydrauliques, M.Omar Boukaroua.
Cette commission sera-t-elle en mesure de prendre en charge toutes les préoccupations des citoyens qui dénoncent le manque, ou la mauvaise distribution de l’eau potable à travers pratiquement tout le territoire national, notamment à Ghardaïa?
D.K