Habitat rural à Tizi-Ouzou: Le tonneau des Danaïdes…

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Par Amar Ouramdane

La wilaya de Tizi-Ouzou, a encore une fois vue son quota d’attribution d’aides à l’habitat rural diminuer sensiblement.

Lors de la dernière distribution de logements tous types confondus, cette wilaya a bénéficié d’un quota de seulement 1000 aides de (700 000DA), ce qui est dérisoire par rapport à la forte demande exprimée.

28 000 demandes en instance

Et pour cause, lors de la dernière session de l’Assemblée populaire de wilaya(APW), le directeur local de l’Habitat, a annoncé le chiffre de plus 28 000 dossiers d’aide à l’habitat rural, qui sont en instance auprès de ses services. Autant dire que satisfaire tout le monde, reviendrait à remplir le tonneau des Danaïdes!

Ainsi, cette formule très prisée auprès des citoyens, a vu ses quotas fondre comme neige au soleil ces dernières années, passant de près de 25 600 aides octroyées à Tizi-Ouzou en 2009, puis passer à 21 000 en 2014 et dégringoler à 3000 aides entre 2017 jusqu’à 2021, pour se « stabiliser » à 2000 aides entre 2002 et 2023 et enfin seulement 1000 aides pour cette année. Dire que la demande dépasse largement l’offre, n’est qu’un doux euphémisme.

Ait Yahia Moussa: 7 aides accordées pour 2000 demandes!

L’exemple le plus édifiant de cette « pénurie » d’aides à cette formule, on le retrouve dans la commune d’Ait Yahia Moussa, relevant de la daira de Draâ El-Mizan, à 25 kilomètres au sud-ouest de Tizi- Ouzou, où seulement sept aides ont été récemment accordées par le wali de Tizi-Ouzou, qui a eu la « décence » de qualifier ce quota de symbolique.

«C’est juste un geste symbolique. Mais, nous souhaitons bénéficier d’un quota d’environ de 500 aides de cette formule. La wilaya va nous accorder cette faveur car nous n’avons pas de terrains pour espérer avoir des programmes de logements.  Si c’est le cas, ce sera pour nous une bouffée d’oxygène.  D’ailleurs, les dossiers sont prêts.  Nous avons traité toutes les demandes depuis 2014 jusqu’à 2018. Nos concitoyens plaident pour l’encouragement de cette formule parce que plus de 25 000 habitants résident dans les villages», à expliqué M.Djaffar Berrai, vice-président à l’APC. Cer édile communal a confié, par ailleurs, que plus de 2000 demandes sont en instance. 

Moins de 200-Logements réalisés en…53 ans!

Dans cette commune rurale, tout le monde s’accorde à dire que le déclassement d’une partie des terres forestières est la seule solution pour faire développer ce chef-lieu communal qui ressemble toujours à un « douar ».

En effet, en 53 ans d’existence, cette municipalité a bénéficié de moins de 200 logements à cause du manque d’assiettes foncières.  Ainsi, les quelques terrains appartenant au patrimoine communal ou domanial ont été utilisés aux structures de base ( polyclinique, agence postale, ancien siège APC).  Aucun poche de terre aussi petite n’est visible au centre de cette municipalité. Mieux, pour réaliser un collège d’enseignement moyen,  un nouveau siège APC et un lycée, il a fallu recourir au transfert de quelques hectares de terres forestières après de nombreuses démarches entamées par les exécutifs communaux de ces dernières années. 

Un « plan d’urgence » dans les tiroirs de l’Intérieur

Selon un ex-P/APC, un dossier très bien détaillé avec photos à l’appui a été déposé au niveau du ministère de l’intérieur depuis près de dix ans dans lequel il a été sollicité d’étudier le contenu en vue de déclasser une vingtaine d’hectares du domaine forestier au domaine communal. « Si une telle décision est actée,  le chef-lieu sera déplacé vers les hauteurs. On pourra non seulement remplacer les édifices publics devenus vétustes mais aussi lancer des projets de logements pour satisfaire les demandeurs d’une part,  et d’autre part créer un centre urbain digne de ce nom », a estimé un autre élu approché à ce sujet.

Cela étant, en attendant que ces voeux soient exaucés aussi bien par les responsables locaux que par la population de cette municipalité martyre, les urgences doivent être prises en charge telle l’ouverture de la sûreté semi- urbaine réalisée depuis près de quatorze ans et d’accentuer les démarches pour la concrétisation d’un projet d’unité de protection civile d’autant plus que cette région est la proie des flammes dès que l’été pointe son nez sans oublier le règlement du problème d’AEP dont souffre la population. 

A.O

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