Hépatite C: Un traitement révolutionnaire en élaboration

Par Chiraz Kherri

L’infection par le virus de l’hépatite C (VHC) est l’une des principales causes d’hépatite C chronique, de cirrhose du foie et de cancer du foie (carcinome hépatocellulaire).

En 2022, plus de1.3 millions personnes sont décédées des suites de maladies liées au virus dans le monde, sa prévalence en Algérie est modérée, mais il existe une variabilité géographique dans sa distribution, la willaya de Batna est endémique pour la pathologie.

Un taux de réponse encourageant

Les progrès médicaux récents ont permis de mettre à disposition un traitement révolutionnaire pour les patients atteints d’hépatite C, il s’agit d’antiviraux à action directe (AAD), qui bloquent la réplication virale offrant des taux de réponse antivirale efficaces de près de 90 %.

Une équipe de chercheurs dirigée par le professeur Seungbong Han du département de biostatistique de l’université de Corée de sud a mené une étude de grande envergure en collaboration avec plusieurs centres du pays. Leur recherche, publiée dans la revue Médecine clinique électronique, a analysé les données de 11 725 patients infectés par le VHC provenant de 29 établissements.

Parmi eux, 8 464 avaient été traités par AAD, tandis que 3 261 n’avaient pas reçu de traitement. L’étude a suivi les patients sur une période de 27,5 mois pour évaluer la gravité de la fibrose hépatique et les résultats cliniques associés, tels que le risque de cancer du foie, la dégradation de la fonction hépatique et le taux de mortalité.

Des résultats probants constatés

Les résultats sont prometteurs : le traitement par AAD a considérablement réduit la fibrose hépatique et diminué le risque de progression vers des complications graves telles que la cirrhose ou le cancer du foie, tout en augmentant l’espérance de vie des patients, en particulier chez ceux âgés de 40 à 60 ans.

Les chercheurs soulignent donc que les AAD représentent une avancée majeure dans la gestion de l’hépatite C, néanmoins le professeur Han reconnaît les limites de ces tests : « Les scores non invasifs et la rigidité hépatique ne permettent pas toujours de détecter la réduction de la fibrose après une réponse virale soutenue. Ils reflètent souvent la diminution de la nécro-inflammation, mais pas nécessairement celle de la fibrose. »

La biopsie du foie, bien que plus précise, présente des risques et n’est pas toujours réalisable de manière répétée. Cependant, cette étude apporte des preuves convaincantes que l’utilisation des AAD peut considérablement alléger le fardeau des maladies hépatiques liées à la fibrose et améliorer les résultats cliniques à long terme.

Un diagnostic précoce préconisé

Les résultats de cette recherche appuient la nécessité de campagnes de santé publique pour sensibiliser à l’hépatite C, encourager le dépistage du VHC mais aussi promouvoir l’utilisation des traitements antiviraux avancés.

Une intervention précoce pourrait non seulement améliorer la qualité de vie des patients, mais aussi réduire les coûts des soins de santé associés aux complications graves, libérant ainsi des ressources pour d’autres besoins médicaux essentiels. Comme le souligne le professeur Han, « notre étude peut contribuer à renforcer la santé publique et à améliorer la vie des patients en encourageant le développement d’interventions précoces et de stratégies de traitement efficaces contre l’infection par le VHC.», a-t-il estimé.

C.K

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