L’Algérie, déjà un acteur majeur dans l’approvisionnement en hydrocarbures de l’Europe, se positionne désormais comme un pilier central de la transition énergétique européenne.
Ainsi, grâce à ses vastes ressources en énergie solaire et éolienne, le pays envisage de devenir un leader incontournable dans le domaine des énergies renouvelables, avec l’hydrogène vert au cœur de cette révolution.
C’est le constat dréssé par le Portail de l’Intelligence Économique dans un article publié sur son site sous le titre « SoutH2 Corridor : l’Algérie, clé de voûte de la transition énergétique européenne ? ».
Genès du SoutH2 Corridor
En effet, dans cet article publié ce 05 mars 2025, on rappelle que le projet SoutH2 Corridor, fruit d’une collaboration stratégique entre l’Algérie et plusieurs nations européennes, ambitionne de transporter jusqu’à 4 millions de tonnes d’hydrogène vert par an depuis l’Algérie vers l’Europe. Ce projet ne se contente pas d’offrir une nouvelle voie d’approvisionnement énergétique, il place l’Algérie au centre de la refonte du paysage énergétique de l’Europe, jouant ainsi un rôle déterminant dans sa quête de décarbonation et d’indépendance énergétique. Ce projet ambitionne également de redéfinir la carte énergétique euro-méditerranéenne tout en contribuant à la transition énergétique mondiale.
Un projet stratégique pour l’UE et l’Afrique du Nord
Le SoutH2 Corridor vise à acheminer l’hydrogène vert produit en Algérie à travers la Tunisie et plusieurs pays européens, notamment l’Italie, l’Autriche et l’Allemagne. Ce projet stratégique répond aux ambitions européennes de réduire la dépendance aux énergies fossiles et d’accélérer la transition énergétique, dans le cadre du programme REPowerEU. En favorisant l’hydrogène vert, l’Algérie se positionne comme un fournisseur privilégié, bénéficiant de coûts de production compétitifs grâce à son ensoleillement et son potentiel éolien.
Les avancées du projet
La meme source souligne que le projet a été soumis formellement en décembre 2022 par des partenaires européens comme Snam, Trans Austria Gasleitung, et Bayernets. Un an plus tard, en juillet 2024, un protocole d’accord a été signé à Alger, marquant le lancement des études de faisabilité. En janvier 2025, les ministres des pays impliqués (Algérie, Italie, Allemagne, Autriche et Tunisie) ont signé une déclaration commune d’intentions politiques, renforçant l’engagement à concrétiser ce projet. Un groupe de travail a d’ailleurs été mis en place pour coordonner les efforts et accélérer le développement des infrastructures nécessaires.
L’Algérie, un modèle économique et géostratégique compétitif
Quant au choixde l’Algérie, la meme source explique que le pays se distingue par son coût de production d’hydrogène vert particulièrement bas, estimé à 0,98 dollar par kilogramme, contre 2,5 à 4,0 dollars en Europe. Cette compétitivité, couplée à sa position géostratégique idéale, fait d’elle un acteur incontournable pour l’Europe. Les infrastructures gazières existantes, notamment dans les régions de Hassi R’mel et Hassi Messaoud, renforcent encore cette position avantageuse.
Une «révolution» pour les relations algéro-européennes
Par ailleurs, et au-delà de l’aspect énergétique, le SoutH2 Corridor représente selon le site un levier stratégique pour redéfinir les relations entre l’Algérie et l’Union européenne. Le projet permet à l’Algérie de diversifier son économie, tout en offrant à l’Europe une solution compétitive pour sa transition énergétique. Ce partenariat va au-delà des échanges énergétiques traditionnels et ouvre la voie à des coopérations technologiques et industrielles durables.
Un projet ambitieux aux retombées géopolitiques majeures
Le SoutH2 Corridor s’inscrit dans une dynamique globale de développement des énergies renouvelables et du marché de l’hydrogène vert. Avec des investissements considérables et la mobilisation de grands acteurs du secteur de l’énergie, ce projet pourrait non seulement renforcer la sécurité énergétique de l’Europe, mais aussi offrir de nouvelles perspectives économiques et géopolitiques pour l’Algérie, la Tunisie et leurs partenaires européens. Un véritable projet stratégique pour l’avenir énergétique mondial.