L’Algérie s’impose plus que jamais comme un pivot énergétique entre l’Afrique et l’Europe.
Ainsi et après avoir séduit Bruxelles avec des échanges commerciaux atteignant 13 milliards d’euros, Alger franchit une nouvelle étape stratégique : devenir le cœur battant de l’hydrogène vert euro-méditerranéen.
Une alliance stratégique Algéro-européenne
En effet, à Berlin, le PDG de Sonatrach, Noureddine Daoudi, a donné le ton d’une ambition partagée — celle de transformer le soleil du Sahara en énergie propre pour le continent européen.
À travers l’Alliance ALTEH2A (Algeria to Europe Hydrogen Alliance) et le SoutH2 Corridor, projets désormais reconnus par la Commission européenne comme d’intérêt commun, l’Algérie et ses partenaires — l’Allemagne, l’Italie et l’Autriche — tracent la route d’une coopération énergétique nouvelle génération, où transition verte, souveraineté et géopolitique s’entrelacent.
Le projet ALTEH2A est porté conjointement par des acteurs énergétiques majeurs :
- Algérie : Sonatrach et Sonelgaz
- Allemagne : VNG AG
- Italie : SNAM et Sea Corridor
- Autriche : Verbund Green Hydrogen
En outre, Sonatrach a souligné que cette Alliance capitalise sur les importantes ressources algériennes en énergies renouvelables pour explorer la production d’hydrogène vert. L’objectif est clair : approvisionner le marché européen via le Corridor Sud (SoutH2 Corridor), créant ainsi de nouvelles opportunités de croissance durable et de coopération internationale.
Reconnaissance européenne et soutien politique
Par ailleurs, l’importance de ces projets a été formellement reconnue par la Commission européenne. Les initiatives s’inscrivant dans le cadre du SoutH2 Corridor ont été désignées comme « Projets d’intérêt commun (PIC) », une reconnaissance qui souligne leur portée stratégique pour les infrastructures énergétiques transfrontalières du continent.
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Cette dynamique est soutenue au plus haut niveau politique. En janvier 2025, les gouvernements de l’Algérie, de la Tunisie, de l’Italie, de l’Autriche et de l’Allemagne ont réaffirmé leur engagement commun par la signature d’une déclaration de soutien politique à ce corridor vital.
Études conjointes pour une viabilité assurée
La concrétisation de ces ambitions passe par des étapes techniques rigoureuses. En octobre 2024, un mémorandum d’entente a été signé entre les partenaires (Sonatrach, Sonelgaz, VNG, SNAM et Sea Corridor, et Verbund Green Hydrogen).
Ensuite, ce protocole porte sur la réalisation conjointe des études nécessaires tout au long de la chaîne de valeur de l’hydrogène. L’objectif est d’évaluer la viabilité et la rentabilité d’un projet intégré visant à acheminer l’hydrogène vert algérien vers l’Europe via la dorsale Sud SoutH2 Corridor.
Enfin, pour Sonatrach, le développement de cette filière hydrogène intégrée représente une « opportunité historique » de consolider la coopération énergétique entre l’Algérie et l’Europe. L’initiative positionne le Groupe et l’Algérie dans la dynamique mondiale de l’énergie propre et du développement durable.
