Le secteur des énergies renouvelables(EnR) en Algérie et plus particulièrement l’hydrogène vert, attire bien des convoitises et chaque pays tente de sa positionner, tant le potentiel algérien dans le domaine est quasi-inépuisable.
Ainsi, parmi les pays européens qui aspirent à tirer leur épingle du jeu, l’Allemagne est en pôle position. D’ailleurs, depuis les premières phases du projet South2-Corridor, les allemands n’ont eu de cesse de manifester leur intérêt pour les EnR.
Dans cette optique et après les «prises de contact» des groupes allemands Bosch et Siemens Energy, c’est l’Ambassadeur d’Allemagne en Algérie, M. George Felsheim, qui vient consolider d’avantage cette coopération stratégique, notamment en ce qui concerne l’hydrogène vert.
Une coopération stratégique
En effet et selon le communiqué du ministère de l’Énergie et des mines, M. Noureddine Yassa, Secrétaire d’État auprès du Ministre de l’Énergie, en charge des Énergies Renouvelables, a reçu M.Felsheim.
L’objectif principal de cette rencontre était d’examiner les projets algéro-allemands en cours dans le domaine des énergies renouvelables, avec un accent particulier sur l’hydrogène vert. Parmi ces initiatives figure le projet TaqatHy, axé sur la technologie et le développement socio-économique pour les énergies renouvelables et l’hydrogène vert.
Le contrat de ce projet a été signé le 23 octobre 2023, lors de la 5ᵉ édition de la Journée algéro-allemande de l’énergie, en partenariat avec le ministère de l’Énergie et des Mines et la Société Allemande pour la Coopération Internationale (GIZ).
Les discussions ont également porté sur le projet SoutH2 Corridor, une coopération ambitieuse visant à produire de l’hydrogène vert dans des usines implantées en Algérie et à l’acheminer vers plusieurs pays européens, dont l’Allemagne, l’Italie et l’Autriche. Ce projet stratégique s’inscrit dans le cadre des efforts internationaux pour la transition énergétique et la réduction des émissions de carbone. Il vise à renforcer la coopération énergétique entre l’Afrique du Nord et l’Europe, tout en favorisant le développement durable.
L’Algérie consolide son «leadership»
Une déclaration d’intention commune pour la réalisation de ce corridor énergétique a été signée récemment à Rome par l’Algérie, l’Allemagne, l’Italie, l’Autriche et la Tunisie, marquant ainsi une étape clé dans la concrétisation de ce partenariat.
Au cours de la rencontre, M. Yassa a mis en avant la valeur stratégique du partenariat entre l’Algérie et l’Allemagne dans le domaine des énergies renouvelables. Il a insisté sur la volonté de l’Algérie de promouvoir des projets durables, visant à consolider son rôle de leader dans le secteur des énergies propres, tout en exploitant pleinement son riche potentiel naturel et humain.
De son côté, l’ambassadeur d’Allemagne a exprimé la volonté de son pays de renforcer sa coopération avec l’Algérie, mettant en avant le potentiel considérable du secteur énergétique algérien, en particulier dans les énergies renouvelables et l’hydrogène vert. Il a également affirmé l’engagement de l’Allemagne à soutenir les projets algériens dans ce domaine à travers des investissements directs et des partenariats stratégiques à long terme.
Hydrogène Vert : L’Algérie un fournisseur d’avenir
À titre indicatif, le projet SoutH2 Corridor s’inscrit dans une dynamique globale de développement des énergies renouvelables et du marché de l’hydrogène vert. Avec des investissements considérables et la mobilisation de grands acteurs du secteur de l’énergie, ce projet pourrait non seulement renforcer la sécurité énergétique de l’Europe, mais aussi offrir de nouvelles perspectives économiques et géopolitiques pour l’Algérie, la Tunisie et leurs partenaires européens. Un véritable projet stratégique pour l’avenir énergétique mondial.
D’ailleurs, une récente étude collaborative, réalisée par des chercheurs des universités d’Alger, de Blida et de M’sila, a mis en évidence les perspectives de l’Algérie dans le développement des énergies renouvelables, avec un focus particulier sur la production d’hydrogène vert. Intitulée « Advancing green hydrogen production in Algeria with opportunities and challenges for future directions », cette recherche souligne le potentiel impressionnant de l’Algérie dans la transition énergétique mondiale.
Les chercheurs, avaient concluent que l’Algérie dispose d’une grande capacité pour produire de l’hydrogène vert, en particulier à partir de l’énergie photovoltaïque, tant dans le nord que dans le sud du pays. Ainsi, cette étude avait démontré que les régions comme Tamanrasset et Adrar se distinguent par leurs niveaux de production d’électricité solaire, atteignant respectivement 33,5 GWh/an et 32,9 GWh/an. Ces chiffres traduisent une capacité de production d’hydrogène vert de 679 tonnes/an pour Tamanrasset et 668 tonnes/an pour Adrar.