Insuline : Biocare en pionnier de la production locale

Par Chiraz Kherri

Dans une avancée majeure pour le secteur de la santé en Algérie, les laboratoires Biocare s’apprêtent à lancer, dans les prochains jours, la première insuline entièrement fabriquée dans le pays.

Ce nouveau produit, sous forme de stylos injecteurs, sera disponible pour toutes les catégories d’âge, de l’enfant à la personne âgée, marquant un tournant dans la prise en charge du diabète au niveau national.

Un million de boîtes d’ici la fin de l’année

Le lancement officiel de cette insuline algérienne a été annoncé lors d’une rencontre organisée ce vendredi à Alger, réunissant des experts de la santé et des médecins spécialisés dans le traitement du diabète, couvrant les wilayas du Centre. Des représentants des ministères de la Santé, de l’Industrie, et de la Production pharmaceutique étaient également présents.

Cette rencontre fait suite à une première réunion organisée récemment avec des pharmaciens, et sera accompagnée de deux événements similaires se tenant simultanément à Sétif et à Oran pour les wilayas de l’Est et de l’Ouest.

Lors de la cérémonie de lancement, Abdelkader Amraoui, directeur général des laboratoires Biocare Biotech, a déclaré que la production d’un million de boîtes de ces insulines serait assurée avant la fin de l’année 2024. Ce volume est crucial pour répondre à la demande nationale, qui ne cesse de croître, avec près de quatre millions de patients diabétiques recensés

220 millions d’euros d’économie

La particularité de cette insuline réside dans sa production entièrement locale. Contrairement aux pratiques d’importation pour reconditionnement, Biocare assure la fabrication complète de l’insuline dans ses usines d’Oued Smar, à Alger. Cette initiative s’inscrit pleinement dans la stratégie nationale visant à atteindre l’autosuffisance pharmaceutique et à réduire la dépendance aux importations de médicaments essentiels, un pas de géant pour garantir un approvisionnement stable et continu pour les patients diabétiques en Algérie.

La réduction des importations d’insuline permettra au pays d’économiser jusqu’à 220 millions d’euros par an, des fonds qui pourront être réorientés vers d’autres secteurs prioritaires, comme l’amélioration des infrastructures sanitaires. En produisant localement des médicaments vitaux comme l’insuline, l’Algérie renforce non seulement sa souveraineté sanitaire, mais participe également à la dynamisation de son économie.

La distribution de cette insuline commencera dans les jours à venir, avec une mise en circulation progressive à partir des usines Biocare à Oued Smar. Elle sera ensuite disponible dans les pharmacies à travers tout le territoire algérien, garantissant ainsi un accès facilité aux patients.

L’export en ligne de mire !

L’Algérie ne compte pas seulement sur ce produit pour répondre à ses besoins locaux. En effet, le pays a déjà entamé des démarches pour exporter 2,5 millions de stylos à insuline vers l’Arabie Saoudite, une preuve de la qualité et de la compétitivité du produit à l’international.

L’entreprise vise également l’exportation de ses biosimilaires vers plusieurs pays africains et du Moyen-Orient, notamment l’Arabie Saoudite, l’Irak, le Yémen, la Tunisie et la Libye. Cette orientation vers l’international symbolise la montée en puissance de l’industrie pharmaceutique algérienne, qui aspire à se hisser parmi les leaders du marché mondial des biosimilaires

Avec cette avancée, l’Algérie franchit un nouveau cap dans sa quête de souveraineté pharmaceutique, tout en améliorant la prise en charge des millions de personnes touchées par le diabète. Ce lancement promet d’apporter une bouffée d’oxygène pour les patients et de soulager la pression sur le système de santé national.

C.K

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