Par RAMDANE BOURAHLA
Rien ne va plus entre le Mouvement El-Bina d’Abdelkader Bengrina et le parti du Front de Libération nationale(FLN), présidé par Abdelkrim Benbarek.
L’objet du litige entre les « partenaires » de « l’Alliance de la majorité » parlementair, signée le 20 mai dernier, en compagnie de deux autres formations politiques, à savoir le Front El Mostaqbal et le Rassemblement national démocratique (RND), reside dans le fait que Bengrina ait annoncé son souhait de voir l’actuel chef de l’Etat briguer un second mandat à la tête du pays, sans avoir « avisé » son homologue du FLN.
« Nous n’avons de compte à rendre à personne »
En effet, ce samedi 1er juin 2024, Abdelkader Bengrina, qui animant un meeting populaire à Oran, a soutenu mordicus qu’il n’a « de compte à rendre à personne » au sujet des décisions prises au sein de la formation politique qu’il préside. « On est libre de prendre les décisions qu’on souhaite, sans avoir à aviser ni avoir le consentement de quiconque. Nous n’avons de comptes à rendre à personne et nous n’avons signé aucun engagement dans ce sens », a-t-il affirmé.
Pour le chef de file du Mouvement El-Bina, la décision d’appeler le président Tebboune à briguer un second mandat, a été prise à l’unanimité du Conseil consultatif (Majlis echoura) de son Mouvement et par conséquent, c’est une décision « souveraine » qui n’engage en rien les accords passés dans le cadre de l’Alliance politique. « La semaine prochaine nous allons rencontrer pas moins de treize formations politiques et nous allons faire part de notre décision à l’ensemble de nos partenaires, et ce, à titre indicatif et informatif », dira Bengrina.
EL-Bina a « rompu le pacte » selon le FLN
De son côté, Abdelkrim Benmbarek, semble avoir été irrité par l’attitude cavalière de son « partenaire », puisque lors d’une réunion organisée ce samedi 1er juin au siège du parti à Alger, le patron du FLN, a fustigé cette annonce, estimant qu’elle n’a pas été prise en concertation avec l’ensemble des signataires de l’Alliance de la majorité parlementaire.
Ainsi, il a déploré la démarche de Bengrina, perçue comme une « violation » du pacte établi au sein de la coalition. Le chef de file du FLN a révélé que l’alliance avait convenu de «recenser les réalisations du président Tebboune depuis son arrivée au pouvoir en 2019, ainsi que l’intégralité des propositions soumises par les quatre partis à l’Assemblée populaire nationale», avant d’annoncer dans une déclaration conjointe leur candidat consensuel.
Il a, par là même, rappelé que le FLN constituait la majorité parlementaire, suivi par le RND, le parti El Moustakbal et, en dernier lieu, le Mouvement El Bina, affirmant que son parti avait respecté les termes de l’accord conclu entre les quatre partis de l’alliance, avant de lancer que «celui qui a rompu le pacte devra se débrouiller tout seul», a-t-il prévenu.
R.B