L’application des dispositions de loi 15-08 relative à la conformité des constructions bat de l’aille à Bouira.
Ainsi, le deuxième homme de l’État, M. Azouz Nasri, président du Conseil de la Nation (Sénat), vient de citer Bouira en « exemple » de laideur urbanistique.
Une image hideuse de Bouira
En effet, M. Nasri, s’est désolé de constater que dans la wilaya de Bouira les constructions inachevées soient toujours d’actualité. « Cela fait des années que je passe via l’autoroute Est-Ouest et au niveau de la wilaya de Bouira, on constate malheureusement que la situation demeure inchangée. Les bâtisses inachevées sont visibles au loin et cela donne une image des plus hideuses de cette wilaya », a-t-il interpellé le ministre de l’Habitat.
Il faut bien le reconnaitre, les services techniques des APC au même titre que ceux des daïras, ont complétement abandonné cette loi, laissant les citoyens livrés à eux-mêmes. Ce laxisme avéré des autorités locales, trouve son origine dans le « la grâce » du gouvernement, qui ne cesse de prolonger les délais de mise en conformité des constructions et leur achèvement. La dernière « grâce » en date remonte au 25 octobre 2024, où le gouvernement Larbaoui, l’a prolongé jusqu’au 31 décembre 2025. De ce fait, les contrevenants ne se pressent nullement pour régulariser leur situation.
Ces « favelas » en milieu urbain
Cet état de fait, donne à Bouira, notamment au chef-lieu de wilaya, des allures de favelas. L’exemple des quartiers d’Ouled Bouchia et Ouled Bellil, situés à la sortie est de la ville de Bouira, suffit amplement pour illustrer cette situation des plus alarmantes.
Des habitations à moitié achevées, des pneus accrochés sur les dalles comme « décoration » et du la brique rouge en guise de crépissage. Face à ces négligences à tous les niveaux, le wali de Bouira n’a eu de cesse d’exhorter les nouveaux P/APC à jouer pleinement leur rôle, notamment dans l’information et la sensibilisation des citoyens, quant à la nécessité de procéder à l’achèvement de leurs constructions. « Il faudrait assainir la situation actuelle », a-t-il préconisé, tout en exhortant les services concernés à « unifier » leurs méthodes de travail. « Il faudrait que les méthodes de travail au sein des commissions de daïras doivent être unifiées pour mettre en place plus de coordination entre les différents services », dira le wali de Bouira.
Bureaucratie quand tu nous tiens…
Par ailleurs et parmi les aberrations relevées au niveau du secteur de l’Habitat à l’échelle de la wilaya de Bouira, la demande du certificat de conformité aux citoyens désireux de louer leurs locaux commerciaux. Une démarche, qui nécessite en temps normal un simple acte notarié, mais à Bouira et uniquement à Bouira-car dans les régions du pays, ce certificat n’est nullement exigé-, les citoyens éprouvent les pires difficultés à louer leurs locaux, surtout quand la bâtisse n’est pas achevée.
Le comble dans cette histoire, réside dans le fait que certains commis de l’Etat et plus précisément les chefs de daïras, rechignent à délivrer ce précieux sésame, sous le prétexte infondée- aucun texte de loi ne mentionne- qu’il faudrait que la constitution abritant les locaux commerciaux, soit éligible aux dispositions de la loi 15-08, relative à l’achèvement des constructions.
Mais que dit concrètement cette fameuse loi ? Et bien et selon la réglementation en vigueur, la loi 08/15 est applicable à quatre types de constructions achevées ou non achevées : Il s’agit des constructions, à usage d’habitation ou professionnel, achevées sans permis de construire ou non conformes, au permis de construire délivré par l’APC.
Des citoyens » pris en otage »
Sont également concernées par la mise en conformité, les constructions non achevées avec ou sans permis de construire à la condition qu’elles aient existé à la date de publication de cette loi. Celles débutées après la promulgation de cette loi en sont donc exclues. Donc à Bouira, les chefs de daïras, notamment celles de Bouira et Lakhdaria, pour ne citer que ceux-là, prennent carrément les citoyens en otage, en refusant de signer le précieux certificat.
Les chiffres relatifs à l’application cette fameuse loi sont « soigneusement » gardées par la direction de l’urbanisme. En dépit de nos multiples tentatives pour les obtenir, ladite direction rechigne encore et toujours à les rendre public. Que cache la DUAC de Bouira?