Le meurtrier du jeune Nahel, le dénommé Florian M., brigadier de police de 38 ans nie avoir prononcé « tu vas prendre une balle dans la tête ». En effet et selon le quotidien français « Le Parisien », qui s’est procuré le PV d’audition du policier incriminé, ce dernier « réfute avec insistance », avoir dit cette phrase qu’on entend sur la vidéo de l’arrestation du véhicule dans lequel était le défunt Nahel et son ami.
« Dans une synthèse de cette exploitation que nous avons pu consulter, les bœufs-carottes expliquent entendre « un échange entre trois voix différentes avant la détonation ». « Coupe, Coupe » (et non « Shoote » comme interprété certains), aurait ainsi crié Florian M. avant qu’une seconde voix, potentiellement celle de Nahel, ne crie : -Pousse-toi – », écrit Le Parisien dans son édition de ce jeudi 6 juillet.
Chronologie d’un drame
Dans le verbatim de son audition par l’Inspection générale de la Police nationale ( IGPN), Florian. M, retrace la chronologie des événements ayant conduit à « la bavure » qui a coûté la vie à l’adolescent et plongé la France dans un tourbillon de violences. Ainsi et selon le même quotidien, dès 8 heures et leur sortie du commissariat par la rue Soufflot à Nanterre, Florian M. et son collègue repèrent une Mercedes « dont le moteur vrombissait et qui circulait dans la voie de bus », détaille un compte rendu de ses déclarations.
Ensuite, rapporte Le Parisien, Florian M. se place du côté passager et actionne à plusieurs reprises ses gyrophares ainsi que le « deux tons ». Selon son récit à l’IGPN, il demande alors au conducteur et à ses deux passagers de se ranger pour procéder à un contrôle. Nahel est alors reparti « à pleine vitesse », selon les mots du policier. « Jusqu’à 80 ou 100 km/h », selon les affirmations à l’IGPN du second motard impliqué dans l’affaire.
Par la suite, indique la même source, à proximité de la place Nelson-Mandela, les deux policiers rattrapent la Mercedes jaune bloquée dans les bouchons. Florian M. court alors jusqu’au niveau du conducteur puis sort son arme. Il se place au niveau du pare-brise avec son arme dans la main droite. À cet instant, Florian M. a la conviction de voir son collègue passer « le haut de son corps dans l’habitacle, vraisemblablement pour essayer de maîtriser le conducteur ou pour tenter d’appuyer sur le bouton stop du contact », selon la retranscription de ses propos. Les sommations restent un échec. Florian M. affirme d’ailleurs avoir eu le sentiment que le conducteur « avait fait avancer et reculer le véhicule ». Un élément qui ne semble à ce stade pas corroboré par la vidéo.
Le collègue du meurtrier serait la fameuse « Voix »
Durant cette longue audition, Florian M. a par ailleurs été confronté à la vidéo filmée par un témoin et largement diffusée sur les réseaux sociaux. Face aux images, Florian M. confirme son sentiment que Nahel « aurait pu le faire tomber entre le trottoir et la chaussée ou embarquer son collègue ».Le fonctionnaire par contre réfute avoir utilisé l’expression « tu vas prendre une balle dans la tête ».
Toutefois, selon la première exploitation de cette vidéo réalisée par les enquêteurs de l’IGPN, cette phrase dans une synthèse de cette exploitation que « Le Parisien » affirme avoir pu consulter, les « bœufs-carottes » expliquent entendre « un échange entre trois voix différentes avant la détonation ». « Coupe, Coupe » (et non « Shoote » comme interprété certains), aurait ainsi crié Florian M. avant qu’une seconde voix, potentiellement celle de Nahel, ne crie : « Pousse-toi. »Une troisième voix, « pouvant être attribuée » au collègue de Florian M., aurait alors bien crié « Tu vas prendre une balle dans la tête ». Une première analyse qui devra toutefois être confirmée par une expertise qui est en cours auprès de l’Institut de recherche criminelle de la gendarmerie, conclue la même source.
R.B