Par Amar Ouramdane
Le Président du Rassemblement pour la Culture et la Démocratie(RCD), M. Athmane Mazouz a tenu aujourd’hui, lundi 23 septembre 2024, une conférence de presse, au siège de son parti à Alger.
Dès son intervention, le conférencier, est revenu sur les leçons que son parti a tiré du scrutin du 7 septembre dernier, élection présidentielle anticipée, où le Président de la république M. Abdelmadjid Tebboune a été réélu pour un deuxième mandat avec un taux de prèsde 85%.
Le RCD fustige la Présidentielle
En effet et au sujet de cette élection, il estime que le «désavoeu historique» infligé par les populations de toutes les régions du pays et de l’émigration ne souffre d’aucune contestation y compris par «les cercles du pouvoir, au point où ce dernier est contraint de faire jouer à la Cour constitutionnelle le rôle de consolidation des résultats».
«On ne peut faire croire à personne que le comptage initial a oublié en cours de route près de la moitié des suffrages exprimés subitement découverts par une instance, de surcroît, non outillée pour ce travail qui ne relève pas de ses attributions constitutionnelles » explique-t-il pour justifier ses propos .
Pour M.Mazouz, cette «tendance au rejet massif» des élections depuis décembre 2019 est «le message constant des Algériennes et des Algériens à l’endroit du régime», qui a selon lui, stoppé par la force les promesses de justice et de liberté de février 2019. «Pour nous, ce scrutin dans son déroulement et ses résultats doivent constituer un signal d’alarme pour opérer une halte et réunir les les conditions d’un contrat forcément inclusif», poursuit-il.
L’impérieuse nécessité d’une «volonté politique»
Le conférencier évoque aussi au passage la construction d’un «front interne» qui peut-être, à un moment ou un autre , une nécessité impérieuse dans cette conjoncture régionale et internationale porteuse de dangers.
Dans son discours, M. Athmane Mazouz a décortiqué avec force et détails la situation politique, sociale et économique du pays. Sans parler de feuille de route, le RCD, dit-il trouve que toute sortie de crise passe par «la volonté politique de donner la parole au peuple dans un débat national libre et un dialogue qui inclut toutes les forces politiques et sociales en vue de redonner confiance et de réunir les conditions de véritables choix souverains».
Le Président du RCD juge que dans ces conditions, l’expression de cette volonté politique ne peut faire l’économie de mesures de détente et d’apaisement aux plans social et des libertés.
«Les mécanismes de l’apaisement existent»
L’orateur propose entre autres la cessation immédiate du «harcèlement policier et judiciaire» contre les militants politiques, associatifs et contre les citoyens qui expriment leurs opinions, la levée de l’interdiction qui frappe de nombreux citoyens ( résidents ou dans la diaspora) dans leur droit de circulation à l’intérieur comme à l’extérieur du pays, la libération des «prisonniers politiques et d’opinion», de tous «les détenus du Hirak» et la révision de tous les procès expéditifs comme celui de Larba Nath Irathen .
« Pour toutes ces mesures de détente, les mécanismes légaux existent« , affirme-t-il. M. Mazouz juge dans son intervention qu’en ce qui concerne les mesures sociales d’urgence, les conditions de précarité de l’immense majorité ne peuvent traitées par des effets d’annonce. Mais, remarque-t-il, le véritable baromètre de l’expression de la volonté de soulager et redonner confiance par la nouvelle loi de finances en cours de préparation.
«Aucun régime autoritariste ne peut durer!»
M.Mazouz considère au terme de son long discours qu’une chose est sûre, qu’«aucun régime autoritariste ne peut durablement résister à une lame de fond de rejet», mais aussi, souligne-t-il, que rien n’est écrit d’avance.
Jusque-là, conclut-il, le sujet du multipartisme est le modèle qui se rapproche le mieux dans l’exercice de la souveraineté du peuple à tous les échelons électifs et cela suppose la garantie de la liberté de la candidature et l’impartialité, donc de l’indépendance de l’instance qui se charge de l’organisation de tous les scrutins.
A.O