Une association marocaine spécialisée dans les questions migratoires a annoncé que les frontières entre l’Algérie et le Maroc ont été exceptionnellement ouvertes à deux reprises ces dernières semaines.
Cette mesure visait à permettre la remise de 74 Marocains qui étaient détenus par les autorités algériennes après avoir été interpellés lors de tentatives de migration irrégulière vers les côtes européennes.
Selon un communiqué de l’Association marocaine d’aide aux migrants en situation difficile, les opérations de transfert ont eu lieu les 27 février et 6 mars. Au total, 42 puis 32 jeunes Marocains ont été remis respectivement via les postes frontaliers de Zouj Bghal du côté marocain El Akid Lotfi du côté algérien.
L’association a précisé que les migrants libérés avaient été placés en détention administrative ou avaient purgé des peines de prison en Algérie. Certains d’entre eux ont vu leur libération retardée en raison du non-paiement des amendes qui leur avaient été infligées.
Une ouverture exceptionnelle après 31 ans de fermeture
Ces démarches interviennent malgré la rupture des relations diplomatiques entre les deux pays depuis quatre ans et la fermeture de leurs frontières depuis 31 ans.
La frontière algéro-marocaine connaît une activité croissante de migrants cherchant à rejoindre l’Europe via la Méditerranée, ce qui pousse les autorités des deux pays à renforcer les mesures pour limiter ce phénomène.
L’association a également indiqué que ces récents transferts s’inscrivent dans un dossier plus large concernant plus de 520 cas de migrants marocains interpellés sur différentes routes, notamment via la Tunisie, la Libye et l’Algérie.
Par ailleurs, l’Algérie a été appelée à restituer les corps de six Marocains, dont deux jeunes femmes originaires de la région orientale du Maroc. L’association a affirmé travailler à faciliter les procédures administratives et judiciaires pour leur rapatriement et leur inhumation.
En 1994, les autorités marocaines avaient imposé un visa d’entrée aux Algériens, une mesure à laquelle l’Algérie avait répondu par une décision similaire, entraînant la fermeture des frontières entre les deux pays. Cette décision faisait suite à des accusations du Maroc envers l’Algérie, l’impliquant dans une attaque armée sur son territoire.
En août 2021, l’Algérie, par la voix de son ministre des Affaires étrangères Ramtane Lamamra, a annoncé la rupture de ses relations diplomatiques avec le Maroc, accusant Rabat de mener des « actes hostiles ».