Le scrutin présidentiel lequel devait avoir lieu en février prochain, avec pour objectif : le retour à l’ordre constitutionnel et des civils à la tête du Mali, a été reporté.
La transition invoque « des raisons techniques » pour justifier ce nouveau report, même si, le gouvernement promet qu’il sera de courte durée.
Ainsi, lors d’un point presse, animé, hier à Bamako, le ministre de l’Administration territoriale malien et porte-parole du gouvernement, le colonel Abdoulaye Maïga, a annoncé, le report de l’élection présidentielle. « Les dates initialement retenues du 4 et du 18 février 2024 pour les deux tours connaîtront un léger report pour des raisons techniques » déclare le porte- parole.
Une société française comme « bouc-émissaire »
En effet, les raisons de ce report « sine die », sont selon Abdoulaye Maiga, sont dûs à des raisons techniques.
« La carte biométrique, en cours de livraison, n’est pas suffisamment outillée pour permettre aux citoyens de voter » a affirmé le ministre.
Pour rappel, ce problème n’est pas nouveau, puisque le référendum constitutionnel avait été lui aussi reporté pour la même raison.
Cela dit, Maiga affirme que ce retard technique est provoqué par un litige avec une société française, spécialisée dans la sécurité numérique et considérée comme un des leaders mondiaux de la reconnaissance biométrique. À ce propos d’ailleurs Maïga dénonce ce qu’il considère comme « une prise d’otage ».
Vers le report de l’ensemble des rendez-vous électoraux ?
La transition, dirigée par le colonel Assimi Goïta, avait au préalable établi une feuille de route, après un violent bras de fer avec la communauté économique des états de l’Afrique, (CEDEAO).
Cette dernière avait d’ailleurs imposé des sanctions sévères contre le Mali. Et à ce report vient chambouler la feuille de route, ainsi les législatives initialement prévues avant la fin 2023, sont également décalée.
Maïga indique à ce propos que « Le gouvernement décide d’organiser, exclusivement, l’élection présidentielle pour sortir de la Transition. Les autres élections feront certainement l’objet d’un autre chronogramme qui sera établi par les nouvelles autorités, sous les directives du nouveau président de la République. »
Des tensions sont à prévoir ?
Au Mali, depuis la prise de pouvoir d’Assimi Goita , les Maliens avaient exprimé leur soutien indéfectible à la transition.
Le programme des nouvelles autorités qui consiste en « la refondation profonde de l’Etat malien » avait séduit le peuple.
Ce dernier, faut-il le souligner, fait face depuis de nombreuses années à un important abcès sécuritaire, et aussi les gouvernements qui se sont succédé à la tête du pays n’ont pas servis les intérêts maliens.
C’est d’ailleurs dans ce sillage que se sont tenus plusieurs vendredis de suites des manifestations populaire à travers l’ensemble du territoire revendiquant le départ des forces françaises.
Les observateurs occidentaux affirment, que ce report risque d’ébranler la confiance du peuple, mais pour Moustapha Guitteye , Secrétaire aux revendications de l’Union des Travailleurs malien (UTM), ce ne sont là que « des allégations ».
Le syndicaliste affirme que « la confiance des Maliens en la transition est intacte, les raisons invoquées ne sont pas politiques, alors il n’y a aucune raison d’être septique ». Selon Moustapha Guitteye, la presse occidentale est dans son rôle et se doit d’être virulente contre les autorités de la transition.
S.A..S