Le Mali s’enfonce de plus en plus dans les méandres de la dictature totalitaire. Après un report sine die des élections présidentielles devant aboutir à la restitution du pouvoir aux civils, voici que la junte militaire au pouvoir, vient de franchir un nouveau pas vers les ténèbres de la dictature semblable à celle de la Corée du Nord.
Partis politiques et médias: Black-out total imposé!
En effet, la junte militaire au pouvoir depuis 2021, vient d’enfoncer un nouveau clou dans le cercueil de la démocratie, en interdisant aux partis politiques maliens « toute activité », et ce, « jusqu’à nouvel ordre », est-il expressément mentionné dans un communiqué publié, hier, jeudi 11 avril par le gouvernement de transition malien, présidé par l’inamovible Assimi Goïta.
Ainsi, le communiqué indique clairement que « Sont suspendues jusqu’à nouvel ordre, pour raisons d’ordre public, les activités des partis politiques et les activités à caractère politique des associations sur toute l’étendue du territoire national », dit un décret pris en conseil des ministres par le colonel Goïta.
L’instruction du HAC aux médias locaux
Mieux et dans la foulée de ce décret on ne peut plus clair sur les intentions du régime de Bamako, la Haute autorité de la communication (HAC), a instruit les médias du pays d’observer un « black-out » sur les activités politiques en les « invitant » à « arrêter toute diffusion et publication des activités des partis politiques et des activités à caractère politique des associations », est-il expressément indiqué dans un communiqué publié par le HAC. C’est dire que le gouvernement malien, est décidé à museler toutes les voix discordantes, par tous les moyens, même les plus liberticides.
Un déluge de dénonciations
Face à ces restrictions de la liberté d’expression, le Haut-Commissariat aux droits de l’homme de l’ONU, a demandé au Mali d' »abroger immédiatement » la suspension des activités des partis politiques. « Nous sommes profondément préoccupés par le décret suspendant les activités des partis politiques et autres associations civiques. Il doit être immédiatement abrogé », a indiqué le Haut-Commissariat sur le réseau social X.
De son côté, le porte-parole du Département d’État américain, Matthew Miller, a dénoncé jeudi soir cette décision et a appelé le Mali à organiser des élections. « La liberté d’expression et la liberté d’association sont essentielles à une société ouverte », a-t-il déclaré devant la presse. « Nous appelons le gouvernement de transition du Mali à honorer ses engagements envers ses citoyens et à organiser des élections libres et équitables », a-t-il dit.
Reporters sans frontières(RSF), a également dénoncé l’interdiction faite aux médias comme « une mesure de censure qui s’inscrit dans le continuum du musellement » de l’information pratiquée selon elle sous la junte.
R.B