La santé des enfants est un enjeu crucial qui mobilise parents, éducateurs et autorités. Pourtant, une découverte troublante à Oran vient rappeler à quel point les jeunes peuvent être exposés à des dangers insidieux.
Ainsi, dans les écoles primaires et collèges de certains quartiers, des produits de chicha, camouflés sous l’apparence anodine de surligneurs colorés, ont été retrouvés dans les cartables d’écoliers.
La mort… en surbrillance !
Ces objets aux couleurs vives et saveurs attrayantes ne sont pas de simples gadgets, mais des dispositifs conçus pour fumer du tabac ou des produits aromatisés. Une situation qui soulève des interrogations sur les mécanismes d’exposition des enfants à ces articles et sur les stratégies de marketing trompeur déployées pour séduire une population si vulnérable.
Alertée par des parents qui ont découvert ces « surligneurs » suspects parmi les affaires scolaires de leurs enfants, l’Association de protection des consommateurs de la wilaya d’Oran a tiré la sonnette d’alarme a indiqué M. Hadj Ali Abdel Hakim, coordinateur général de cette association.
Les autorités sur le qui-vive !
En réponse, les services de la Direction du Commerce et les forces de sécurité ont lancé une vaste opération de contrôle. Plusieurs points de vente ont été inspectés, et des unités de ces produits dangereux ont été saisies. Les commerçants impliqués font désormais l’objet d’enquêtes, et des mesures légales strictes seront appliquées.
Selon la direction du commerce dans la daïra d’Aïn El-Turck, l’opération a abouti à la saisie de plusieurs unités de ces produits dans divers kiosques, ainsi qu’à la convocation des commerçants impliqués pour une enquête approfondie et l’application des mesures légales en vigueur.
Un marketing machiavélique
Ces produits, vendus comme des gadgets inoffensifs, illustrent l’utilisation de stratégies marketing trompeuses qui ciblent délibérément les jeunes. En exploitant leur curiosité et leur attirance pour les objets colorés et innovants, ces articles encouragent une initiation précoce à des pratiques nocives, brouillant ainsi les frontières entre jouet et substance addictive.
La chicha, souvent perçue à tort comme moins nocive que les cigarettes traditionnelles, constitue en réalité un danger majeur pour la santé. Fumer une chicha expose les utilisateurs à une quantité de monoxyde de carbone, de goudron et de substances chimiques équivalentes, voire supérieure, à celle des cigarettes classiques.
Elle favorise le développement de maladies respiratoires et cardiovasculaires, et accroît les risques de cancer. Mais ici, le problème va au-delà des dangers du tabagisme. En attirant les enfants avec des designs ludiques, ces produits les familiarisent avec des comportements addictifs dès leur plus jeune âge, compromettant leur avenir et leur bien-être.
Une responsabilité collective
Cette découverte met en lumière l’importance de la vigilance collective. Les parents doivent redoubler d’attention, non seulement en surveillant les affaires de leurs enfants, mais aussi en dialoguant avec eux sur les dangers du tabagisme et des substances addictives. Par ailleurs, des campagnes de prévention et d’information sont indispensables pour contrer l’impact de ces produits déguisés.
Le cas des chichas-surligneurs à Oran n’est pas un simple fait divers. Il s’agit d’un signal d’alarme sur la manière dont des pratiques commerciales irresponsables peuvent compromettre la santé publique, en particulier celle des générations futures. La lutte contre ce phénomène ne peut être efficace que si elle repose sur une mobilisation conjointe des parents, des autorités et de la société civile.
