Par Chiraz Kherri
Le 28 septembre dernier le monde, a célébré la Journée mondiale de lutte contre la rage. Un événement marquant qui se déroule chaque année depuis 2007.
Cette année, le thème choisi pour cette journée de sensibilisation est « Briser les frontières de la rage », un appel à surmonter les obstacles qui entravent l’élimination de cette maladie et la prévention de sa propagation chez l’Homme et les animaux. La Journée mondiale de la rage est coordonnée par l’Alliance mondiale pour le contrôle de la rage (GARC), et vise à sensibiliser le public tout en plaidant pour l’élimination de cette maladie à l’échelle international.
Une maladie à prendre au sérieux
Cet événement inclusif rassemble des individus, des organisations internationales, des experts vétérinaires et de santé publique, ainsi que des partenaires de tous les secteurs, dans le but de renforcer les capacités d’élimination de la rage dans les zones les plus touchées. L’objectif est d’éliminer les décès dus à la rage canine d’ici 2030.
La rage est une infection transmise à l’Homme par un virus présent dans la salive des animaux infectés, notamment les chiens, les chats et les mammifères sauvages. Elle se transmet par contact direct, morsure, griffure ou léchage et affecte le système nerveux. Bien que la rage soit efficacement évitable par la vaccination, elle continue de causer des dizaines de milliers de décès chaque année, avec plus de 90 % des cas attribués aux morsures de chien.
180 000 cas de morsures en 2023
En Algérie, la situation reste préoccupante : l’Institut National de Santé Publique (INSP) a enregistré 180 000 cas de morsures en 2023. Face à ce constat alarmant, les autorités sanitaires s’engagent à suivre le plan de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) visant à atteindre « zéro cas de rage d’ici 2030 ».
Abderrazak Bouamra, directeur général de l’INSP, tire la sonnette d’alarme. Bien que ces 180 000 cas de morsures ne signifient pas nécessairement qu’il y a des cas de rage, le risque demeure, en particulier pour les enfants, qui demeurent souvent les plus touchés. Bouamra souligne que les morsures se produisent fréquemment sur des parties sensibles du corps, comme le visage, augmentant ainsi le risque de complications.
La vaccination ultime solution
Il est essentiel que les parents se rendent rapidement aux services médicaux après une morsure. « La vaccination antirabique est le seul moyen efficace de prévenir la maladie après une morsure », rappelle-t-il. Une prise en charge rapide est cruciale pour éviter des complications graves, car une fois la personne infectée, le traitement devient inefficace.
De son côté l’Institut Pasteur d’Algérie réalise à travers ses Laboratoires, le diagnostic de la rage et dispose d’un Centre de vaccination antirabique, pour accueillir toute personne ayant été en contact avec un animal susceptible de transmettre la rage et assurer la prise en charge des cas de morsure ou de griffure, notamment au niveau de son Annexe d’El Hamma à Alger
Pour renforcer davantage la lutte contre la rage, une nouvelle circulaire ministérielle a été mise en place, actualisant les protocoles de prise en charge. Bouamra évoque également les avancées scientifiques qui amélioreront la qualité des soins et rendront le traitement de la rage plus efficace. Il insiste sur l’importance de l’implication de divers secteurs pour atteindre l’objectif « zéro cas de rage d’ici 2030».
Les enfants premières victimes
Le représentant de l’OMS en Algérie, Nouhou Hamadou, rappelle l’ampleur de la rage à l’échelle mondiale, affirmant que 60 000 personnes meurent chaque année, dont 40 % sont des enfants de moins de 15 ans. La collaboration intersectorielle est cruciale pour mettre en œuvre des stratégies de prévention efficaces.
Hamadou met tout de même l’accent sur la nécessité de sensibiliser les populations sur la transmission de la rage et de leur fournir les outils nécessaires pour agir rapidement en cas de morsure. Il souligne que le défi réside dans la mobilisation des communautés et l’accès à des soins de qualité, surtout dans les zones reculées.
C.K