La résistance aux antimicrobiens augmente de façon spectaculaire, causant un véritable problème de santé publique et une menace pour l’ensemble de l’environnement (les humains, les animaux, les plantes).
Cette année, le thème de la semaine mondiale de sensibilisation à la résistance aux antimicrobiens qui s’étale du 18 au 24 du mois en cours est intitulé « Antimicrobiens : à manipuler avec précaution ».
La Resistance Antimicrobienne (RAM) est un processus naturel de survie bactérienne, en revanche elle est accélérée par une utilisation « exagérée » des antimicrobiens, en particulier les antibiotiques en médecine humaine et animale, mais également dans les autres secteurs comme l’agro-alimentaire.
L’organisme baisse sa garde
En effet, plusieurs mécanismes génétiques peuvent concourir à la survenue de la RAM chez une bactérie, laquelle une fois acquise peut se transmettre de façon horizontale entre bactéries de la même espèce ou d’espèces différentes ou de façon verticale de génération en génération.
La conséquence immédiate de ce phénomène est qu’une simple infection courante peut devenir mortelle, étant donné que la bactérie associée à cette infection est résistante à toutes les molécules disponibles.
De plus, elle favorise des délais d’hospitalisation plus longs pour les malades avec une prise en charge plus coûteuse et plus difficile. Ce qui expose davantage les patients à des surinfections à d’autres germes encore résistants pouvant par la suite se diffuser au niveau de la communauté.
Une « pandémie silencieuse »
Ainsi, la RAM, a d’importantes répercussions d’ordres socio-économiques. En effet et selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), « de multiples facteurs parmi lesquels l’utilisation excessive de médicaments chez l’être humain, pour le bétail et l’agriculture, ainsi que le manque d’accès à l’eau potable, à l’assainissement et à l’hygiène ont amplifié la menace que représente la résistance aux antimicrobiens dans le monde entier ».
C’est pourquoi il devient urgent d’agir afin d’inverser la courbe d’augmentation de la résistance, et le thème de cette année, appelle justement à une collaboration entre tous les secteurs qui doivent unir leurs forces pour préserver l’efficacité des antimicrobiens en promouvant une utilisation prudente des antimicrobiens ainsi que des mesures préventives.
La lutte contre cette pandémie silencieuse est un effort véritablement mondial qui demande la mobilisation tous les acteurs avec une prise en charge selon l’approche « One Health » (une seule santé).
La prévention encore et toujours !
Les objectifs du concept pour réduire efficacement cette résistance sont, le renforcement de la prévention et du contrôle des infections dans les hôpitaux, les exploitations agricoles et l’industrie alimentaire ; l’accès aux vaccins, à l’eau potable, à l’assainissement et à l’hygiène ; la mise en œuvre des meilleures pratiques dans la production alimentaire et agricole et la bonne gestion des déchets ainsi des eaux usées dans les industries concernées, sont essentiels pour réduire le besoin d’antimicrobiens et minimiser l’émergence et la transmission de la résistance aux antimicrobiens.
Chiraz Kherri