Par Chiraz Kherri
Une récente étude publiée dans «Radiology», une revue de la Radiological Society of North America (RSNA) a démontré le potentiel de l’intelligence artificielle (IA) à révolutionner la lecture des radiographies thoraciques.
Ainsi et en analysant un large échantillon de radiographies, les chercheurs ont démontré qu’un algorithme d’IA, possède une «capacité étonnante» à identifier de manière autonome les examens sans anomalies avec une précision comparable, voire supérieure, à celle des radiologues.
Un outil précieux pour les radiologues
Face à une charge de travail croissante entraînant une fatigue et des erreurs de diagnostic mais aussi une pénurie de radiologues, l’IA pourrait offrir une solution pour optimiser le flux de travail. En automatisant l’analyse des radiographies normales, elle permettrait aux radiologues de se concentrer sur les cas complexes nécessitant une expertise humaine.
Si l’IA s’est révélée tout aussi performante que les radiologues pour identifier les examens normaux, les chercheurs ont observé des différences dans la nature des erreurs commises. Les erreurs de l’IA étaient en moyenne plus susceptibles d’entraîner des conséquences cliniques significatives. Cette différence s’explique par le fait que l’IA ne prend pas en compte le contexte clinique, contrairement au radiologue, il faut donc allier les deux.
Des «ajustements» s’imposent…
Les résultats de cette étude ouvrent de nouvelles perspectives pour l’utilisation de l’IA en médecine. En ajustant les paramètres de l’algorithme, il serait possible d’automatiser l’interprétation d’une part importante des radiographies thoraciques, tout en garantissant un niveau de qualité élevé.
Cependant et avant de déployer à grande échelle ces outils d’IA, il est essentiel de mener des études prospectives afin d’évaluer leur performance dans des conditions réelles. De plus, une collaboration étroite entre les radiologues et les développeurs d’IA est nécessaire pour garantir une intégration harmonieuse de ces technologies dans la pratique clinique.
L’Algérie, pionnière de l’IA en Afrique
De son côté l’Algérie a affiché une ambition claire de se positionner comme un acteur majeur dans le domaine de l’intelligence artificielle (IA). Lors d’un récent discours, le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, M. Baddari, a souligné la «volonté et l’engagement» du pays d’intégrer cette technologie de pointe dans tous les secteurs clés, de la science et recherche à l’économie.
Des mesures concrètes ont été dévoilées, telles que la création d’un Conseil scientifique dédié, le développement d’écoles spécialisées et le renforcement des infrastructures de recherche.
Au-delà des aspects techniques, le ministre a souligné l’importance d’une «IA éthique» et accessible à tous, soulignant la nécessité de réduire le fossé numérique et de protéger les données personnelles.
Cette vision salutaire positionne l’Algérie comme un pays pionnier en matière d’intelligence artificielle en Afrique, avec l’objectif de tirer parti de cette technologie pour stimuler son économie et améliorer la qualité de vie de ses citoyens.
C.K