La réforme de loi électorale, est tout ce qui reste aux partis politiques pour tenter d’exister sur la scène politique et médiatique en Algérie. Cet état de fait est d’autant plus valable pour les partis dits de la majorité, dont le crédit et l’influence ont été sérieusement écornés.
Ainsi, le Front de libération nationale (FLN), le Rassemblement national démocratique (RND), le Mouvement de la société pour la paix (MSP), le Front d’El-Moustakbel et le Mouvement El-Bina, ont tenu une réunion décisive ce mercredi au siège du RND. Objectif : finaliser un document unifié de propositions en vue de l’amendement de la loi électorale, à soumettre prochainement au gouvernement.
Des juristes et experts sollicités
En effet, cette réunion marque l’aboutissement d’un cycle de concertations entamé il y a près de deux mois. Deux mois à cogiter, se remuer les méninges, en multipliant les rencontres hebdomadaires, organisées en alternance dans les différents sièges, pour analyser les lacunes du cadre électoral actuel. Devant tant d’«effort intellectuel», on pouvait attendre, du moins espérer de ces formations politiques qu’elles «accouchent» de propositions révolutionnaires, quand on sait qu’elles ont fait appel à des juristes et experts électoraux afin de garantir la cohérence juridique et politique de leurs propositions.
Des «critiques» nombrilistes
Au cœur de ces discussions : les dysfonctionnements relevés lors des derniers scrutins, en particulier lors des élections du renouvellement partiel du Conseil de la nation. Plusieurs formations politiques ont exprimé leur «incompréhension» face à l’exclusion de certains de leurs candidats, qu’elles estiment injustifiée et liée à des accusations infondées concernant l’usage de l’argent illégal. Il faut souligner à ce titre que certains de ces partis, ont vu les dossiers de leurs candidats rejetés, notamment à Bouira et Béjaïa, où les autorités concernées, avaient «flairé» l’odeur d’un financement douteux.
C’est pourquoi ces partis appellent à une «révision en profondeur» des articles de la loi électorale relatifs à la lutte contre le financement illicite, plaidant pour un équilibre entre rigueur et garanties procédurales. Selon eux, des «exclusions administratives», sans preuves tangibles portent atteinte à la crédibilité de la loi et à la confiance des acteurs politiques. Soixante jours à se creuser les méninges, pour aboutir à une proposition aussi nombriliste et dont l’apport au fond de la problématique est des plus négligeables.
La transparence qui fait peur…
L’un des axes majeurs du document en cours d’élaboration concerne l’encadrement strict du financement des campagnes électorales. Les partis suggèrent la mise en place de mécanismes de contrôle et d’audit plus performants, permettant de retracer avec précision les sources de financement. Ils rejettent toute forme de sanction sans base légale claire et réclament une procédure fondée sur des preuves concrètes. Ces formations politiques, en mal d’encrage dans la société, tentent par cette proposition de remettre en cause le sérieux tour de vis opéré par l’État en matière de financement des partis politiques en Algérie. Un durcissement, qui, il faut le reconnaître, a remis un semblant d’ordre dans un paysage politique national s’assimillant à une jungle plus qu’une arène politique digne de ce nom.
Une volonté commune de garantir l’équité électorale
En filigrane de ces propositions, les partis concernés réaffirment leur engagement à œuvrer pour un processus électoral équitable, transparent et représentatif de la volonté populaire. Ils insistent sur l’importance de garantir l’égalité des chances entre les candidats, en luttant efficacement contre les dérives liées à l’argent et à l’usage abusif de l’influence politique.
Des comités techniques pour affiner le projet
Pour concrétiser cette démarche, les formations politiques ont mis en place des commissions techniques, composées de trois membres par parti. Ces comités auront pour mission de peaufiner les propositions finales, en veillant à leur adéquation avec les attentes du terrain et les impératifs de bonne gouvernance.
Alors que l’Algérie s’apprête à franchir une nouvelle étape sur le plan politique, cette initiative multipartite s’inscrit dans une volonté d’apaisement et de réforme constructive. En soumettant un document consensuel au gouvernement, ces partis entendent jouer un rôle actif dans la refondation du système électoral, à travers une démarche participative et responsable.