Relance de la coopération judiciaire entre l’Algérie et la France : Le cas Bouchouareb sera-t-il réexaminé ?

L’affaire de l’ancien ministre de l’industrie, Abdeslam Bouchouareb, plusieurs fois condamné en Algérie pour des affaires de « corruption » et dont la justice française, a refusé son extradition, pourrait connaître une évolution dans les prochaines semaines.

Ainsi, le ministre français des affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, qui effectuait, ce dimanche, une visite officielle en Algérie, a évoqué la « reprise de la collaboration judiciaire » entre les deux pays, sans toutefois donner plus de détails sur la nature de cette collaboration et les personnes qui pourraient en être concernées.

Reprise du dialogue judiciaire

En effet, le chef de la diplomatie française, a lors de son allocution au terme de son entrevue avec le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, annoncé la « reprise » de la coopération judiciaire avec l’Algérie, y compris sur le dossier des biens mal acquis transférés par les membres de la « îssaba » vers la France.

« Au sujet du domaine de la coopération judiciaire, j’ai confirmé au Président Tebboune la visite prochaine du Garde des Sceaux. Elle s’accompagnera de la reprise du dialogue judiciaire entre nos deux pays », a affirmé M. Barrot, tout en mettant l’accent sur les « enjeux » de cette coopération entre les deux pays. « Nous avons beaucoup d’enjeux de coopération, notamment sur les conditions d’exécution rogatoire sur le dossier sensible des biens mal acquis », a-t-il soutenu.

Des magistrats algériens bientôt à Paris

En outre et dans le même sillage, le chef de la diplomatie française, a annoncé que les services Parquet national financier français, ont convié leurs homologues algériens à se rendre à Paris à cet effet. « J’ai évoqué, et le Garde des Sceaux aura l’occasion de le préciser, l’invitation par les services en charge du Parquet national financier à leurs homologues algériens de juridiction compétente à se rendre à Paris pour étudier tous les dossiers », a fait savoir M. Barrot.

À la lumière de ces annonces, il n’est pas à écarter que le « cas » Bouchouareb, soit réétudier, afin qu’il puisse être extradé par les autorités françaises.

Pour rappel, le 20 mars dernier, la Chambre de l’instruction de la Cour d’appel d’Aix-en-Provence, dans le sud de la France, a rejeté l’extradition en Algérie d’Abdeslam Bouchouareb, en évoquant « des conséquences d’une gravité exceptionnelle » en raison de son âge et de son état de santé.

L’ancien ministre, qui a dirigé le ministère de l’Industrie et des Mines entre 2014 et 2017 sous la présidence d’Abdelaziz Bouteflika, se présente quant à lui comme une “victime” des purges politiques qui ont suivi la chute du régime Bouteflika en 2019.

Lors de son audition, il a nié les accusations de corruption, se décrivant comme un « grand industriel » et affirmant que ses collègues avaient été “injustement” incarcérés pour avoir simplement appliqué la loi.

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