Par RAMDANE BOURAHLA
Le méga-projet du port intégré d’El Hamdania à Cherchell (Tipasa), dont les travaux sont à l’arrêt depuis près de huit mois, est sérieusement remis en cause.
C’est le ministre de l’industrie de la Production pharmaceutique, M.Ali Aoun, qui l’a à demi mot confirmé, hier, lors de son passage au Forum de nos confrères du quotidien El Moudjahid.
Un projet « biaisé » au départ
Ainsi, pour Aoun, ce projet « a été mal élaboré dès le départ. « On l’a confié aux Chinois et on leur a imposé un opérateur qui n’a rien à voir avec les travaux portuaires », a indiqué le ministre, qui a clairement affiché son scepticisme quant à la réalisation de ce projet.
En effet, Ali Aoun, qui n’est pas réputé pour faire dans la dentelle ni dans la langue de bois, a sèchent indiqué » Personnellement, je n’y crois pas trop à ce projet. Dès le départ, il a été mal élaboré et quand un projet est biaisé à son socle, il est extrêmement difficile de le rendre viable par la suite, même avec toute la bonne volonté du monde », a-t-il déclaré. Et d’ajouter « Les décisions ont été prises à un moment où il y a eu une non-gestion du pays ». Une phrase lourde de ses dans la bouche d’un ministre de la République.
Toutefois et pour l’hôte du Forum du Moudjahid, ce projet n’est pas définitivement abandonné. « Le projet n’est pas annulé. Des études sont en train d’être menées. Le président de la République a donné des instructions aux uns et aux autres », a-t-il dévoilé, sans cependant indiquer les instructions du chef de l’Etat ni à qui. « On annoncera les résultats au moment opportun, néanmoins, il me paraît difficile de relancer ce projet dans l’immédiat », a-t-il en outre admis.
4.7 milliards de dollars aux quatre vents?
Dans les faits, ce méga projet, auquel une enveloppe budgétaire conséquente a été dégagée, de l’ordre de 4.7 milliards de dollars, a été inscrit en 2015 et lancé en 2017, pour un délai de réalisation estimé à 7.
Pour sa réalisation, le projet devrait bénéficier d’un financement chinois à hauteur de 85% à travers un prêt concessionnel à long terme et à taux réduit devant être consenti par l’Exim Bank of China et une mise en service graduelle à partir de la quatrième année et l’intégration d’un méga complexe industriel et d’une grande zone logistique.
Par la suite et face au manque de clarté et surtout de sérieux de la part de la première entreprise réalisatrice, les autres publiques, avait réalisé son contrat et ont confié sa réalisation à un nouveau partenaire chinois, en l’occurrence la CHEC, en vue d’accélérer sa réalisation. Depuis, silence radio.
R.B