Dans un contexte mondial marqué par les tensions géopolitiques, la transition énergétique et la volatilité des marchés, les réserves de gaz naturel sont plus que jamais un levier stratégique de puissance.
Ainsi, la guerre en Ukraine, les sanctions contre la Russie, les rivalités énergétiques entre grandes puissances et la course aux ressources dans le cadre de la décarbonation mondiale ont replacé le gaz naturel au cœur des enjeux économiques et diplomatiques.
En effet, ce paysage en mutation, la stabilité du classement des dix plus grands détenteurs de réserves de gaz prouvées en 2024 en dit long sur les équilibres énergétiques planétaires. Parmi eux, quatre pays arabes confirment leur rôle clé dans la sécurité énergétique mondiale, renforçant leur position au sein des grandes alliances régionales et internationales. Voici les chiffres et les évolutions à retenir.
La Russie seule en tête
Selon des données statistiques récentes obtenues par l’Unité de recherche sur l’énergie (basée à Washington), les 10 premiers pays en termes de réserves prouvées de gaz représentent près de 80 % du total mondial, estimé à 208,89 billions de mètres cubes.
La Russie maintient sa première place dans le classement des plus grandes réserves de gaz naturel prouvées, avec une avance considérable sur l’Iran et le Qatar, respectivement deuxième et troisième. Le classement a montré une stabilité des réserves de gaz dans 6 pays, une augmentation dans 3 pays – principalement l’Arabie saoudite – et une baisse uniquement aux États-Unis sur l’année écoulée.
Classement des 10 plus grands pays en réserves de gaz naturel
Selon le rapport statistique annuel de l’OPEP, les 10 premiers pays sont les suivants :
- • Russie : 46,83 billions de m³
- • Iran : 33,99 billions de m³
- • Qatar : 23,83 billions de m³
- • États-Unis : 17,91 billions de m³
- • Turkménistan : 13,9 billions de m³
- • Arabie saoudite : 9,73 billions de m³
- • Émirats arabes unis : 8,21 billions de m³
- • Nigeria : 5,98 billions de m³
- • Venezuela : 5,51 billions de m³
- • Algérie : 4,50 billions de m³
Les trois premiers (Russie, Iran, Qatar) n’ont enregistré aucun changement par rapport à 2023.
Les États-Unis conservent leur 4ᵉ place, malgré une baisse de 572 milliards de m³ par rapport à 2023 (18,48 billions de m³).
Le Turkménistan reste en 5ᵉ position, avec des réserves stables depuis cinq ans.
L’Arabie saoudite, en 6ᵉ position, a augmenté ses réserves de 76 milliards de m³ en 2024 (contre 9,65 billions en 2023), ce qui en fait le seul pays arabe ayant enregistré une hausse.
Les Émirats arabes unis maintiennent leur 7ᵉ place, avec 8,21 billions de m³, sans changement.
Le Nigeria (8ᵉ) et le Venezuela (9ᵉ) ont vu leurs réserves augmenter respectivement de 65 et 35 milliards de m³.
Enfin, l’Algérie clôt le classement avec 4,50 billions de m³, un chiffre stable depuis plus de dix ans.
Les réserves mondiales de gaz naturel
Les 10 premiers pays totalisent 165,89 billions de m³, sur un total mondial en baisse de plus d’un billion de m³ en 2024.
C’est la deuxième année consécutive de baisse, après un pic à 210,45 billions de m³ en 2022.
L’OPEP représente 35,7 % des réserves mondiales, contre 35,8 % en 2023, avec une diminution de 599 milliards de m³ pour ses membres.
Le Moyen-Orient, leader incontesté
La région du Moyen-Orient conserve la première place mondiale, avec 82,52 billions de m³ en 2024, en légère hausse de 47 milliards de m³ par rapport à 2023