Au moment où le Front Polisario vient de rejeter catégoriquement le plan américain sur le Sahara occidental, adopté vendredi dernier au Conseil de sécurité de l’ONU, la responsabilité de l’Espagne dans ce conflit vieux de 50 ans, est totalement engagée.
C’est du moins ce qu’indique l’Association internationale des juristes pour le Sahara occidental, à travers sa présidente, Mme Inès Miranda, qui est également présidente du Conseil général des avocats espagnols (CGAE), rapporte ce vendredi 7 novembre 2025, l’agence officielle du Sahara occidental Sahara press services (SPS)
Un processus de décolonisation «inachevé»
En effet et dans un long « papier » publié dans le magazine espagnol « La María », Mme Miranda souligne que les Nations Unies reconnaissent le territoire sahraoui comme un « territoire non autonome», ce qui signifie que la puissance coloniale, à savoir l’Espagne, n’a pas achevé le processus de décolonisation et n’a pas accompagné le territoire sur la voie de l’indépendance.
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Dans ce sens, la présidente de l’Association internationale, a tenu son pays, l’Espagne, «responsable» de la situation au Sahara occidental, conformément aux articles 74 et 75 de la Charte des Nations Unies. Elle a soutenu que l’Espagne n’avait pas transféré l’administration à une autre entité avec l’approbation de l’Assemblée générale des Nations Unies, ce qui signifie que la responsabilité lui incombe toujours. Elle a ajouté qu’avant son retrait en 1975, l’Espagne aurait dû finaliser ce processus par un référendum permettant au peuple sahraoui d’exprimer sa volonté, conformément aux résolutions de l’ONU.
L’Espagne pourrait tout changer si…
En outre, l’avocate espagnole, notera le fait que le « droit international ne reconnaît pas la souveraineté marocaine sur ce territoire». Selon cette juriste, la Cour internationale de Justice (CIJ), a affirmé en 1975 que le Sahara occidental n’était pas une « terre sans peuple », mais bien un «territoire habité par une communauté souveraine», le peuple sahraoui, sans lien de souveraineté avec le Maroc.
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Par conséquent, souligne Mme Inès Miranda, la souveraineté des peuples ne saurait être marchandée. «La situation actuelle au Sahara occidental constitue une violation flagrante du Traité de bon voisinage entre le Maroc et l’Union européenne, dont l’article 2 stipule qu’en cas de violations des droits de l’homme, l’accord peut être résilié», a-t-elle également mis en évidence.
Enfin, l’Association internationale des juristes pour le Sahara occidental, exhorte encore une fois l’Espagne à « activer » cette clause, car le Maroc mène une guerre d’occupation contre le Sahara occidental, ce qui constitue une violation flagrante dudit traité.
