SARS-CoV-2 : Le variant JN.1, une mutation incontrôlable

Par CHIRAZ KHERRI

Une équipe de scientifiques japonais a récemment mené une étude (desormais disponible sur le serveur de prépublication de BioRxiv) sur les caractéristiques virologiques du variant JN.1 du SARS-CoV-2 révélant sa transmissibilité et sa resistance immunitaire accrues.

En effet de nombreux variants du SARS-CoV-2 caractérisés par des signatures mutationnelles et des proteines de pointes distinctes ont émergés tout au long de la plus récente pandémie de maladie à coronavirus 2019 (COVID-19) certains ont montré une transmissibilité, une infectiosité et une virulence plus élevées.

Ainsi, la lignée BA.2.86 du SARS-CoV-2, identifiée pour la première fois en août 2023, est phylogénétiquement distincte des lignées XBB d’Omicron actuellement en circulation, notamment EG.5.1 et HK.3.

Des mutations incontrôlables

En effet, la lignée BA.2.86 contient plus de 30 mutations dans la protéine de pointe, ce qui indique que cette lignée est hautement capable d’échapper à l’immunité anti-SARS-CoV-2 préexistante. Le JN.1 (BA.2.86.1.1) le tout dernier recent varient du SARS-CoV-2 issu de la lignée BA.2.86 contient une mutation caractéristique (L455S) dans la protéine de pointe et trois autres mutations dans les protéines non de pointe.

Des études portant sur HK.3 et d’autres variants dits « Flip » ont montrés que l’acquisition de la mutation (L455F) dans la protéine de pointe est associée à une transmissibilité virale accrue et à une capacité d’évasion immunitaire.

A savoir que ce sous-variant d’Omicron a été identifié pour la toute première fois aux États-Unis et plus de 25 de ses séquences ont été rapportées en France, en Espagne et au Royaume-Uni.

Une  » domination » qui inquiète

Les scientifiques ont analysés les données de surveillance génomique de ces pays à afin d’estimer le nombre de reproduction d’effectif relatif de JN.1 (Ret) en d’autres termes le nombre prévu de nouvelles infections causées par une personne infecté dans une population.

Les résultats ont révélé que le Ret du variant JN.1 est plus élevé dans ces pays que le Ret des variantes BA.2.86.1 et HK.3 ce qui indique que ce nouveau variant a en effet la capacité de devenir dominant dans le monde entier à l’avenir. Dans ce contexte, les preuves existantes indiquent qu’il a déjà dominé le variant HK.3 en France et en Espagne.

Pour infecter les cellules humaines, une liaison doit s’établir entre la protéine de pointe du SARS-CoV-2 et l’enzyme de conversion de l’angiotensine humaine 2 (ACE2). Les tests in vitro de de cette liaison constituent des méthodes d’étudier d’infectivité et de transmissibilité virales qui dans le cas du JN.1 avaientt montrés une infectivité significativement plus élevée que BA.2.86.

Importance de l’étude

L’étude a évalué des caractéristiques virologiques du sous-variant JN.1 d’Omicron, qui montre une forte capacité d’évasion immunitaire par comparaison aux autres variants co-circulants du SARS-CoV-2. Sa valeur immunitaire élevé pourrait être due à l’acquisition de la mutation L455S dans la protéine de pointe.

Cependant, l’étude n’a pas pu encore élucider de manière concluante si cette mutation peut affecter sa transmissibilité et son infectiosité ou pas.

C.K

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