Dans un contexte marqué par la volonté des pouvoirs publics d’assurer le bon fonctionnement de l’activité portuaire et de protéger l’économie nationale contre toute dérive entravant la fluidité des échanges commerciaux, le ministère des Transports a décidé de sévir.
Ainsi, une instruction officielle a été adressée à deux géants du transport maritime, Maersk et MSC, suite à des pratiques jugées «non conformes» à la réglementation en vigueur dans les ports algériens.
Des « dépassements » relevés
En effet et selon une instruction datée du 11 décembre 2025, portant le numéro 21/2823 et signée par le directeur général de la Marine marchande et des ports, Ben Aouda Hilal, la Direction générale a reçu des informations faisant état de dysfonctionnements répétés imputés à certaines compagnies de transport maritime, notamment Maersk et MSC. Ces pratiques sont susceptibles de perturber le déroulement normal des opérations commerciales au niveau des infrastructures portuaires nationales.
Entre lenteurs et « dérives » financières
Parmi les principaux manquements relevés figurent la lenteur excessive dans l’échange et la délivrance des connaissements et des bons de livraison, ainsi qu’un nombre insuffisant de guichets et une mauvaise organisation de l’accueil des opérateurs économiques. La gestion jugée défaillante des dossiers commerciaux a contribué à créer un climat de désorganisation dans plusieurs ports.
L’instruction pointe également le recours exclusif au paiement par virement bancaire, sans alternative proposée, ainsi que le refus de recevoir l’ensemble des opérateurs économiques aux guichets. Ces derniers sont contraints de prendre rendez-vous, avec des délais pouvant atteindre deux à trois jours, compliquant davantage le traitement des opérations commerciales.
Un impact direct sur le dédouanement et les délais de livraison
La Direction générale souligne que ces pratiques entravent la fluidité des opérations de dédouanement, provoquent des retards importants dans le traitement des dossiers et donnent lieu à des comportements jugés peu professionnels, notamment l’obligation faite aux opérateurs d’attendre longuement dans des files d’attente pour la prise en charge de leurs dossiers.
Le document fait également état d’une lenteur dans les déclarations douanières et de l’imposition de formalités administratives supplémentaires, telles que l’exigence de présenter l’original du document de paiement bancaire ou un avis de virement dûment visé par la banque. Ces contraintes ont entraîné un retard dans la réception des marchandises et une hausse des coûts supportés par les opérateurs économiques.
Des mesures correctives exigées en urgence
Face à ces constats, et conformément aux textes réglementaires imposant la fourniture d’un service de qualité, la Direction générale de la Marine marchande et des ports a enjoint Maersk et MSC à prendre des mesures correctives urgentes. Il leur est demandé de mettre fin aux pratiques irrégulières, d’améliorer les conditions d’accueil des opérateurs et de garantir une prestation conforme aux exigences de ce secteur stratégique.
L’instruction insiste enfin sur la nécessité d’appliquer rigoureusement les mesures exigées. Une copie a été transmise, à titre d’information, au ministre de l’Intérieur, des Collectivités locales et des Transports, ainsi qu’au directeur général des Douanes, au PDG du Groupe des services portuaires et aux responsables des organisations professionnelles concernées, signe de l’importance accordée à ce dossier par les autorités.

