Le projet de la station de dessalement d’eau de mer (SDEM) de Cap Blanc, située dans la commune d’Aïn El Karma, wilaya d’Oran, est sur le point de devenir une réalité.
Selon les dernières informations, les travaux sont achevés à plus de 90 %, et l’inauguration officielle est prévue d’ici la fin décembre 2024, en présence du président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune. Cette installation, qui pourra produire 300 000 mètres cubes d’eau potable par jour, représente un atout majeur pour renforcer l’approvisionnement en eau de la région.
Recrutement : une opération en marche
En parallèle à l’avancement des travaux, les autorités ont entamé le processus de recrutement des employés nécessaires pour assurer la gestion de cette station stratégique. Pas moins de 90 postes ont déjà été pourvus, avec des recrutements en cours pour renforcer les équipes qui prendront en charge l’exploitation de la station une fois opérationnelle.
Ce nombre pourrait augmenter en fonction des besoins opérationnels de la station, qui sera gérée par une entreprise nationale spécialisée. Cette infrastructure, entièrement réalisée et gérée par des compétences nationales, se veut un exemple de l’expertise algérienne dans le domaine de la gestion hydraulique.
Hier mardi 15 octobre 2024, lors de sa visite de suivi sur le site, le wali d’Oran, M. Saïd Sayoud, a exprimé sa satisfaction quant au taux d’avancement des travaux, soulignant que les installations de génie civil sont pratiquement terminées. Les équipements nécessaires à la mise en fonctionnement de la station, dont certains sont déjà sur le site et d’autres sont arrivés aux ports de Djen Djen et d’Alger, seront installés dans les jours à venir a-t-il précisé. Les infrastructures principales, telles que les réservoirs de stockage de 30 000 à 50 000 m³ et les stations de pompage, sont prêtes et devraient être complètement fonctionnelles d’ici la fin de l’année.
Cinq wilayas limitrophes soulagées
La station de dessalement de Cap Blanc, s’inscrit dans un programme plus large initié par le président de la République pour faire face aux défis de l’approvisionnement en eau potable a souligné Mr Sayoud avant d’ajouter que l’inauguration officielle est prévue d’ici la fin décembre 2024, en présence du président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune. En effet, cinq stations de dessalement sont en cours de réalisation à travers le pays, notamment à Oran, Béjaïa, Boumerdès, Tipaza et El Tarf. Ces projets visent à garantir la sécurité hydrique de l’Algérie face aux fluctuations climatiques et à la demande croissante en eau.
Cette installation n’a pas seulement pour vocation de répondre aux besoins en eau potable de la wilaya d’Oran. Elle jouera également un rôle clé dans l’approvisionnement des wilayas voisines, telles que Mascara, Relizane, Aïn Témouchent et Tiaret, renforçant ainsi les capacités hydrauliques de toute la région ouest du pays.
Un projet 100% algérien
Sous la supervision de l’Algerian Energy Company (AEC) et des entreprises nationales telles que l’Entreprise Nationale de Grands Travaux Pétroliers (ENGTP), la Société Nationale de Génie Civil et de Construction, filiales de Sonatrach, et le groupe Cosider, ce projet représente une véritable réussite pour l’ingénierie algérienne. Il est aussi un témoignage de la volonté du gouvernement d’encourager l’expertise locale et de réduire la dépendance aux technologies étrangères.
Un investissement colossal en perspective
Sur un plan plus global, l’Algérie est en passe de gagner sa « bataille de l’eau », avec l’édification de plusieurs SDEM à travers le pays et d’autres qui sont en projet. Ainsi et selon Lotfi Zennadi, PDG de l’Algerian Energy Compagnie (AEC), qui s’est exprimé récemment auprès du média économique Bloomberg, l’Algérie compte injecter près de 5.5 milliards de dollars pour la construction de six autres installations d’ici 2030.
En En effet et d’après le PDG de l’AEC, une fois ce projet concrétisé, la part des stations de dessalement d’eau de mer dans l’approvisionnement en eau potable de la population sera à hauteur de 60% et le nombre global des usines de dessalage sera porté à 25 à horizon 2030. Actuellement, 18 stations de dessalement de l’eau de mer sont déjà opérationnelles. Elles produisent 2,2 millions de m3/jour. « Cinq nouvelles usines de dessalement entreront en service cette année, pour porter la quantité d’eau potable que l’Algérie aura la capacité de produire à partir de la Méditerranée de 2,2 millions à 3,7 millions m³ par jour», a-t-il révélé.
Ces installations construites au niveau des wilayas d’El Tarf, Béjaïa, Boumerdès, Tipasa et Oran, avec un coût avoisinant les 2,4 milliards de dollars, ont une capacité de production de 300 000 m3/jour chacune (1,5 million m3/jour de capacité totale) permettront d’alimenter un total 15 millions de citoyens.
M.H