Par Amar Ouramdane
Longtemps relégué à la rubrique des faits divers, le suicide a pris de l’ampleur ces dernières années, à telle enseigne où il est devenu un véritable fléau.
En Kabylie, notamment dans les petits villages reculés, le fait de se donner la mort est devenu un phénomène alarmant.
À Tizi-Ouzou et plus particulièrement dans la commune d’Aït Yahia Moussa, relevant de la daïra de Draâ El-Mizan(sud de la wilaya), il ne se passe une semaine sans qu’un village ne soit sous le choc d’apprendre la terrible nouvelle.
Des suicides en série à Aït Yahia Moussa!
En effet et selon des sources locales, ce phénomène prend de plus en plus d’ampleur dans cette municipalité rurale où les opportunités de dénicher un emploi sont quasi-nulles. Mais apparemment, ce n’est pas la cause qui principale qui pousse les jeunes au désespoir. Depuis le mois de juillet, on croit savoir que ce sont cinq cas qui ont été enregistrés dans cette localité.
Avant-hier, lundi, un jeune homme répondant aux initiales M. K, s’est donné la mort dans cette commune. Les services concernés ont ouvert une enquête pour déterminer les causes de cette mort.
On a appris que dernièrement une autre personne qui s’est empoisonnée avec une substance dangereuse utilisée contre les sangliers. Et une autre, à la grande surprise des voyageurs d’un fourgon de transport, s’est donnée la mort à l’aide d’un foulard dans l’habitacle du véhicule après avoir fait une tentative de suicide dans la même journée en se jetant du toit d’une habitation.
Le mouvement associatif tire la sonnette d’alarme!
Certes, le mouvement associatif est inquiet par rapport à tous ces drames qui endeuillent les familles, mais il est impuissant faute d’écoute et de prise en charge des cas prévisibles à passer à l’action.
Il est vrai que des campagnes de sensibilisation sur ce phénomène sont organisées dans les établissements juvéniles notamment à la maison de jeunes du chef-lieu communal, celles-ci freinent quelque peu ce phénomène mais elles n’arrivent pas à l’endiguer définitivement. « Nous appelons le ministère de l’éducation nationale à programmer des séances de cours à ce sujet, même s’il devrait faire appel aux psychologues et aux psychiatres. Vraiment, c’est devenu un fléau sociétal « , estime un membre d’une association de parents d’élèves.
Des facteurs bien connus…
Celui-ci pense que les causes sont multiples: désespoir, chômage, perte de confiance en soi et parfois des pressions familiales notamment sur les jeunes ayant quitté précocement les bancs de l’école. Si cela est vrai pour cette commune, il l’est aussi vrai pour toutes les communes du pays. En tout cas, il est temps que les sociologues se penchent sur ces cas en vue de trouver des remèdes pour stopper ce fléau social majeur.
A.O