La wilaya de Ghardaïa, est littéralement prise e d’assaut en cette période de fin d’année par les touristes locaux.
Ainsi, des dizaines de bus de toutes les marques et aux matricules de toutes les wilayas du pays causent un indescriptible embouteillage au centre-ville de Ghardaïa, ville elle-même trop étroite, édifiée dans une profonde cuvette cernée de tous les côtés par des collines.
En effet et après avoir déchargé leurs voyageurs-touristes qui, comme aspirés par la chaleur humaine qui se dégage de partout, s’engouffrent rapidement dans les ruelles étroites telles des labyrinthes du K’sar de Ghardaïa, pour se retrouver sur la vieille place du mythique marché de Ghardaïa.
La ville étouffe !
Les chauffeurs de bus ont toutes les peines du monde à trouver place à stationner. Compte tenu des centaines de véhicules et de bus affluant de tout le territoire national, même les policiers chargés de réguler la circulation éprouvent moult difficultés à parvenir à la fluidifier.
Pare choc contre pare choc, les voitures avancent au ralenti dans un assourdissant tintamarre de klaxons alors que les piétons trop nombreux et dont les trottoirs trop étroits ne peuvent tous les porter, envahissent carrément la chaussée se faufilant entre les voitures. Tous se dirigent vers pratiquement le même lieu, la place du vieux marché de Ghardaïa, lieu où sont concentrées sous les arcades, tout autour de la place, pratiquement toutes les boutiques et échoppes de l’artisanat local alors qu’en son milieu c’est des chapiteaux qui exposent toutes les sucreries de la région, notamment les dattes et les arachides (cacahuètes).
Le commerce redynamisé
D’autres ont trouvé l’astuce pour se faire un peu d’argent en louant pour un tour de la placette leurs beaux chevaux barbes, harnachés de belles selles en cuir et leurs dromadaires. Et ils ont vraiment flairé la bonne affaire, puisqu’ils n’arrêtent de la journée, les clients n’en manquent pas et en redemandent à satiété.
Les quelques boutiques de friandises aux alentours eux aussi sont pris d’assaut par les visiteurs qui tous veulent goûter à la boisson phare de la région, Takarwit, une boisson énergisante à base d’un mélange de myrte, de citron, de boutons de fleurs séchées et de clous de girofles marinés dans l’eau sucrée. Ce breuvage fait maison imposée au répertoire de l’art culinaire local et préservé d’une génération à une autre, est vivement conseillé à tous les visiteurs de la région pour étancher leur soif.
Une fin d’année en apothéose
Ce qui manque un peu à toute cette joyeuse effervescence c’est les groupes folkloriques qui, toujours vêtus de magnifique tenues en laine aux couleurs chatoyantes pleines de motifs Amazigh, avaient l’habitude de créer sur cette mythique place du vieux marché de Ghardaïa une animation particulière avec leurs danses, leur zorna et leur karabila. Mais selon un vice-président de l’APC de Ghardaïa, rencontré in situ, c’est prévu et c’est pour la dernière semaine de vacances. « Il y aura des groupes folkloriques qui vont se produire non-stop tous les jours sur la place du marché et ce jusqu’au dernier jour des vacances d’hiver », de l’animation donc en perspective pour le bonheur des visiteurs de la vallée du M’zab.