C’est un pari à long terme qui commence à s’avérer prometteur : un vaccin thérapeutique contre le cancer est en plein développement et, parmi de nombreuses sociétés pharmaceutiques, la biotech française Transgene croit en ses chances.
Des essais cliniques probants
En effet, ce vaccin développé ne prévient pas l’apparition du cancer, mais traite la maladie. « Il retarde ou empêche la récidive », explique Christophe Le Tourneau, chef des essais cliniques à l’Institut Curie et spécialiste français de l’oncologie, dans quotidien français « Le Parisien ».
Ainsi et selon la même source, Il concerne principalement des cancers de la gorge, de la langue et des voies respiratoires (cancers ORL) car ce sont ceux qui présentent le plus de risques de rechutes difficiles à traiter.
Cependant, l’entreprise développe également un vaccin TG4001, une thérapie innovante capable de combattre les cancers induits par les papillomavirus dont le concept est d’apprendre au système immunitaire à reconnaître et à détruire les cellules cancéreuses exprimant les antigènes du HPV-16, en particulier les antigènes E6 et E7.
Le TG4001 est évalué dans une étude de phase II, qui vise à démontrer la supériorité du vaccin thérapeutique anticancéreux en combinaison avec l’anticorps monoclonal humain avelumab par rapport à avelumab seul chez des patients atteints de tumeurs anogénitales HPV16 positives sans métastases hépatiques.
Un patient, un cancer, un vaccin individualisé, comment fonctionne-t-il ?
Un bout de tumeur du patient va être prélevé lors d’une opération avant d’être séquencé génétiquement.
Une intelligence artificielle japonaise va par la suite tenter d’identifier les 30 “meilleures” mutations les plus à risques pour le malade, sur 3 000 possibles pour concevoir un vaccin vraiment efficace visant les cibles tumorales les plus pertinentes.
Le vaccin propre à chaque malade est alors élaboré à Strasbourg, au siège de Transgene et « va éduquer le système immunitaire pour qu’il développe des anticorps capables de détruire les cellules cancéreuses », résume Christophe Le Tourneau.
Ce vaccin prend la forme de 20 injections sous-cutanées.
Où en est le développement de ce vaccin ?
La société alsacienne va présenter les résultats de la phase I.
31 malades ont participé à cette étude. Aucune rechute sur les 16 personnes qui ont reçu le vaccin jusqu’à présent. « Surtout, tous ont développé une réponse immunitaire, ce qui montre que le vaccin fonctionne », se félicite Christophe Le Tourneau dans Le Parisien.
Pour mener à bien ce projet, il faut passer à la phase II, avec un test sur plusieurs centaines de personnes, puis à la phase III sur plusieurs milliers de patients.
C.K