D’une discrétion absolue, une héroïne de la Guerre d’Algérie et une dame d’exception est passée «en coup de vent» par la vallée du M’zab.
Il s’agit de la Grande Moudjahida, Madame Bitat, née Zohra Drif, grande figure de la révolution Algérienne, actrice de premier plan de la bataille d’Alger, membre du réseau de poseuses de bombes confectionnées par le Chahid guillotiné Abderrahmane Taleb.
Une légende vivante !
En effet, c’est dans la splendide résidence traditionnelle « Caravansérail », située dans la luxuriante palmeraie du sublime K’sar de Béni Izguène qu’elle a pris refuge .
Géré par le dynamique et sympathique Nabil Boughali, l’endroit au site architectural local envoûtant est des plus propices au farniente pour oublier le vacarme des grandes villes.
Et c’est là que notre nonagénaire Héroïne est venue se « planquer » à l’abri des regards et des paparazzis algériens.
Pour l’histoire, Madame Bitat, née Zohra Drif fut l’épouse de Rabah Bitat , un des neuf chefs historiques du FLN , arrêté le 23 novembre 1955 à Kahouet Laârich dans la casbah d’Alger, et libéré le 20 mars 1962, au lendemain du cessez-le-feu, signé le 19 mars 1962.
Considérée en Algérie comme une héroïne de la Révolution algérienne et de la guerre d’indépendance contre la colonisation française, elle a notamment fait partie du « Réseau Bombes » en tant que poseuse de bombe lors de la bataille d’Alger , aux côtés d’Ali la Pointe , d’Hassiba Ben Bouali et de Yacef Saâdi , chef de la Zone Autonome d’Alger .
Celle qui a humilié BHL !
Le 22 septembre 1957, elle est arrêtée avec Yacef Saâdi, dans leur refuge du 5 rue Caton, dans la Casbah d’Alger .
En août 1958, elle est condamnée à vingt ans de travaux forcés par le tribunal militaire d’Alger pour terrorisme .
D’abord incarcérée dans le quartier des femmes de la prison de Barberousse (Serkadji) à Bab Edjdid , sur les hauteurs de la Casbah, elle est transférée dans diverses prisons françaises.
En 1960 , elle écrit son bouleversant témoignage intitulé « La mort de mes frères ».
Zohra Drif est finalement graciée par le général De Gaulle lors de l’indépendance de l’Algérie en 1962.
Les Algériens se rappelleront, toujours et avec grande fierté, de son face à face avec l’immonde Bernard Henri Lévy et son aisance à le remettre à sa place en lui rappellant que combattre pour l’indépendance de son pays et la liberté de son peuple s’appelle « résistance et terrorisme. » Longue vie à notre Héroïne qui fêtera ses 90 ans, le 28 décembre prochain.
