Georges Abdellah sera libre le 25juillet prochain. Ainsi en a décidé finalement la justice française qui a reporté à plusieurs reprises sa décision de liberté conditionnelle après quarante ans de prison lui qui avait été condamné à perpétuité. Libérable depuis 1999 mais toutes les demandes de sa défense ont été rejetées.
Ainsi, ce jeudi 17 juillet 2025, la justice qui statuait sur une nouvelle demande a décidé de sa libération. Il sera expulsé au Liban son pays d’origine. Il sera libre ce 25 juillet à l’âge de 74 ans, la majorité de sa vie passée derrière les barreaux condamné à la réclusion à vie sur la base de soupçons de complicité dans les attentats de 1985-86 qui ont ciblé des diplomates américains et israéliens à Paris.
La Main des Etats Unis
L’entrée en jeu des Etas unis qui se sont constitués partie civile et les manipulations des services de renseignement français du dossier ont trouvé le coupable idéal. Militant communiste, Georges Ibrahim Abdellah était un fervent défenseur de la cause palestinienne. Sa sentence sera maintenue et il sera maintenu en détention pendant quarante longues années même si des éléments plaidant son innocence ont été trouvés après l’identification des véritables auteurs des attentats, des pro-iraniens, deux mois seulement après sa condamnation. Si l’implication des FARL, Fractions Armées Révolutionnaires Libanaises, a été exclue, celle de son leader a été maintenue, à tort.
Une justice française « manipulée »
Depuis 1999 des personnalités, des militants des droits de l’homme, associatifs et solidaires n’ont cessé de réclamer sa libération. Mais la justice française ; sans doute, profondément manipulée autant que les médias dont des journalistes de l’époque avaient relayé des analyses et des suppositions de membres des services de renseignement français pour accabler l’accuser. Des journalistes, menés en bateau à l’époque, à l’image d’Edwy Plenel, cofondateur de Mediapart, journaliste au Le Monde, n’avaient laissé aucune marge pas même pour la présomption d’innocence sur la base de notes des agents.
Leur reconnaissance, tardive, d’avoir été manipulés, n’avait rien changé au verdict injuste prononcé contre le militant libanais. D’aucuns évoquaient des pressions américaines pour le maintenir en détention jusqu’à cette demande de novembre 2024 porteuse d’espoir de le voir élargi qui sera elle aussi rejetée. Sans aucun motif à plus forte raison que Georges Abdellah a passé 40 ans de prison, un peu plus que la moitié de sa vie sur la base d’une accusation fragile, elle-même démentie par l’enquête.
Les renseignements et la presse à l’œuvre
L’évolution de la situation dans la région du Proche- orient avec un Liban politiquement désarticulé, la résistance palestinienne en déclin faute de soutiens francs, plaident pour sa libération d’autant plus qu’il ne représente aucune menace.
Finalement, la cour d’appel de Paris a jugé sa détention « disproportionnée » par rapport aux crimes commis, et a jugé qu’à 74 ans, ce détenu « âgé » aspirant à « finir ses jours » dans son village du nord du Liban ne présentait plus de risque de trouble à l’ordre public. Une décision qui confirme celle du tribunal d’application des peines intervenue en novembre 2024, mais qui avait immédiatement été suspendue par un appel du parquet antiterroriste, ont rapporté les médias hier.
Retrouver le Liban rêvé en lambeaux
« S’ils ont accepté de me libérer, c’est grâce à cette mobilisation qui est ascendante », a affirmé Georges Abdellah lors d’un échange avec la députée La France insoumise Andrée Taurinya, qui lui a rendu visite la prison de Lannemezan où il est détenu.
« C’est à la fois une victoire judiciaire et un scandale politique qu’il ne soit pas sorti plus tôt, à cause du comportement des États-Unis et de tous les présidents français » successifs, a réagi au sortir de la salle d’audience son avocat, Me Jean-Louis Chalanset.
Une libération qui sent un calcul de Paris qui voudrait se donner un devoir moral dans cette scandaleuse affaire judiciaire au moment où elle se rend complice d’un génocide et d’un crime de guerre que perpétue Israel en Palestine et au Liban.