La Pastèque de Hassi Lefhel, relevant de la wilaya d’El Menéa, fait une entrée fracassante dans la vallée du M’zab.
Elles sont partout dans le vieux souk de Ghardaia, dans les innombrables camions et Toyota bâchées garées à tout bout de champ, sur les trottoirs, sur les étals des magasins et tout au long de l’avenue du 1er Novembre qui traverse de part en part les 2000 mètres linéaires du quartier populeux et populaire de Theniet El Makhzene.
Un fruit très apprécié
En effet, amassées en pyramides, installées sur des tréteaux ou enfouies dans les bennes des camions et des voitures commerciales, leur couleur verte domine, le temps de leur commercialisation, l’ocre, la couleur dominante de la vallée du M’zab. Elles, ce sont les pastèques de la région d’El Menéa, wilaya limitrophe et grande productrice de céréales, mais aussi de melons et de pastèques.
Provenant des grandes surfaces agricoles de Hassi Lefhel, Mansourah et Hassi Ghanem, la pastèque, ou melon d’eau, est très appréciée par la population locale pour son goût très prononcé et surtout son apport en eau sucrée.
Irriguée à partir d’une source « minérale »
Des dizaines de camions, de camionnettes, de Toyota Hilux chargés à ras bord ramènent chaque jour que Dieu fait des tonnes de ce cucurbitacé vers la wilaya de Ghardaia alors que des centaines d’autres partent chargés vers les autres wilayas du pays.
Le succès du développement de ce fruit de la famille des cucurbitacées dans la wilaya limitrophe d’El Menéa au sud de la wilaya de Ghardaïa, est , selon un agronome de la direction des services agricoles (DSA) de la wilaya de Ghardaia , étroitement lié à la présence d’une importante ressource hydrique « minérale » et souterraine, mobilisée par les puits de surface et les forages, ainsi que par un sol chaud très riche en minéraux.
La «méthode infaillible» pour une Pastèque bien mûre
La culture de la pastèque ou « melon d’eau » a, selon le même ingénieur, connu ces dernières années un essor remarquable dans la wilaya d’El Menéa et Ghardaïa, particulièrement dans la région de Hassi-Lefhel (120 km au sud de Ghardaïa).
Rencontré en train de choisir un melon au niveau du quartier de Théniet El Makhzène, un septuagénaire la prend tendrement des deux mains, la tapote à la manière d’un médecin auscultant un malade, puis y plaque son oreille pour percevoir un hypothétique écho.
L’objet du désir du vieil homme est une énorme pastèque bien verte. Remarquant notre curiosité, il murmure tout bas en nous fixant bien des yeux, « pour être certain qu’elle est bien mûre, la pastèque doit rendre un écho sourd et non pas vibrant, sinon posez-là et poursuivez votre chemin », explique le septuagénaire, sûr de sa science, et qui refuse que le marchand ouvre la pastèque pour montrer qu’elle est mature. « Non merci, je sais qu’elle est bonne et sucrée, pas la peine de l’abîmer », dit-il en se saisissant de son portefeuille pour régler cet achat.
Des vertus insoupçonnées
Selon un médecin bien connu sur la place de Ghardaïa, « pour les habitants des régions du sud, la pastèque est le fruit désaltérant par excellence en ce temps de chaleur au regard de sa teneur en eau qui dépasse les 90 %. Les graines de Citrullus latanus (nom scientifique de la pastèque) seraient indiquées pour limiter la cholestérolémie, renforcer le cœur et prévenir le cancer. ». « Ainsi, avec cette chaleur qui s’est installée dans la durée, l’engouement pour la pastèque n’est pas près de s’estomper » ajoute t il.