Dans un contexte économique marqué par la volatilité des marchés et les tensions sur les produits de grande consommation, le ministère du Commerce intérieur et de la Régulation du marché a déployé une série de mesures ambitieuses visant à garantir la stabilité des prix agricoles, tout en protégeant le pouvoir d’achat des citoyens et en soutenant les filières nationales.
Ainsi et dans une réponse écrite adressée au député Benamara Baghdad, la ministre Amel Abdelatif a détaillé sept dispositifs opérationnels, au cœur d’une stratégie nationale proactive. « L’approvisionnement régulier des marchés et la stabilisation des prix constituent une priorité stratégique pour notre département », a-t-elle affirmé.
Lutte contre la spéculation et contrôle renforcés
En effet, parmi les mesures phares, le renforcement du contrôle des chambres froides et des espaces de stockage figure en bonne place. Menée en coordination avec les services de sécurité, cette action vise à endiguer les pratiques spéculatives et les monopoles qui perturbent l’équilibre du marché.
Le ministère continue par ailleurs de s’appuyer sur le Système national de régulation des produits agricoles de large consommation (SIRPALAC). Cet outil permet de mobiliser les stocks disponibles en cas de pénurie, afin de prévenir toute flambée des prix. Il s’agit là d’un levier essentiel pour assurer une régulation efficace, en particulier en période de tension sur l’offre.
Moins d’intermédiaires, plus de proximité
Dans une logique de transparence et d’efficience, les producteurs agricoles peuvent désormais vendre directement aux consommateurs, via des espaces aménagés dans les marchés de gros, notamment ceux gérés par l’entreprise publique MAGRO. Cette mesure vise selon le département à réduire les intermédiaires, contenir les hausses injustifiées et rapprocher les produits des citoyens.
Toujours dans cet esprit de réorganisation du circuit de distribution, un cadre juridique spécifique pour la filière fruits et légumes est selon la ministre en cours d’élaboration. Il devra encadrer la création et la gestion des espaces commerciaux, ainsi que les modalités de commercialisation, avec un double objectif : renforcer la concurrence loyale et garantir la transparence.
SARPA : un acteur central dans la régulation
Par ailleurs, la ministre a également mis en avant le rôle central de la Société algérienne de régulation des produits agricoles (SARPA). Cette structure est appelée à constituer des stocks de sécurité, réguler les prix de manière structurelle et accompagner les producteurs sur le terrain, dans une logique de souveraineté alimentaire.
Dans ce contexte, un système d’information numérique intégré est en cours de déploiement. Il permettra de suivre en temps réel les prix et les disponibilités des produits sur les marchés, offrant ainsi une capacité de réaction rapide face aux aléas ou aux risques de rupture.
Résultats concrets : des baisses de prix significatives
Les effets de cette politique commencent à se faire sentir. Le ministère rapporte des baisses notables des prix sur plusieurs produits entre août 2024 et août 2025 : Pomme de terre : -45 %, Tomate : -35 %, Courgette : -1,06 %, Poivron vert : -7,62 % Piment fort et betterave : -14,67 %. Des indicateurs jugés encourageants, d’autant plus significatifs qu’ils ont été obtenus malgré des conditions climatiques défavorables.
Une vision économique équilibrée
En conclusion, Amel Abdelatif a réaffirmé l’engagement du gouvernement à poursuivre une politique économique fondée sur la transparence, la bonne gouvernance, la protection du pouvoir d’achat et la souveraineté alimentaire. Le ministère continuera à œuvrer en faveur d’une discipline commerciale durable, afin de consolider les bases d’un marché national stable, structuré et compétitif. Reste à savoir maintenant l’application de ces mesures sur le terrain.