Sous l’impulsion du nouveau ministre de l’Agriculture, du Développement rural et de la Pêche, Yacine El-Mahdi Oualid, le secteur agricole algérien s’engage sur la voie d’une transformation profonde.
Ainsi, la conférence nationale sur la modernisation de l’agriculture, tenue les 27 et 28 octobre au Centre international de conférences (CIC), a marqué le point de départ d’une nouvelle dynamique, portée par la technologie, l’innovation et la valorisation des savoir-faire locaux.
Une feuille de route ambitieuse pour un secteur clé
En effet, les travaux de cette rencontre nationale ont permis de tracer les grandes lignes d’une stratégie de modernisation qui place la durabilité, la numérisation et la compétitivité au cœur de l’action publique.
Plus de trois cents recommandations ont été formulées par les experts, chercheurs et professionnels présents, toutes convergeant vers un même objectif : bâtir une agriculture moderne, efficiente et adaptée aux réalités du terrain.
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La nouvelle approche prônée par le ministère repose sur l’intégration des technologies numériques à toutes les étapes de la production, l’adoption de systèmes d’irrigation économes en eau et la création de pôles nationaux dédiés à la production locale de semences. Cette orientation s’inscrit dans une vision d’autonomie stratégique face aux aléas climatiques et aux fluctuations des marchés internationaux.
La proximité avec les agriculteurs, moteur de la réforme
Au-delà des aspects techniques, l’un des axes majeurs de cette réforme réside dans le rapprochement de l’administration du monde agricole.
Les participants ont insisté sur la nécessité de renforcer la présence de l’État sur le terrain à travers des équipes mobiles et la mise en place de délégations communales de l’agriculture, afin d’accompagner directement les agriculteurs dans leurs besoins quotidiens : formation, assurance, financement, ou encore choix des intrants agricoles.
Cette nouvelle méthode de gouvernance, orientée vers la proximité et l’écoute, vise à redonner confiance aux fellahs et à stimuler leur participation active dans la modernisation du secteur.
L’innovation au service de la productivité
En outre, les ateliers de la conférence ont également mis en avant l’importance de l’innovation scientifique dans la relance agricole. En partenariat avec les universités, les centres de recherche et les start-up, le ministère envisage le lancement d’un programme national d’« agriculture intelligente ».
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L’objectif : automatiser certaines opérations techniques, améliorer la gestion des ressources et introduire la recherche appliquée au cœur des exploitations.
Le recours aux données satellitaires fournies par l’Agence spatiale algérienne (ASAL), la création d’incubateurs technologiques agricoles et le soutien aux jeunes entrepreneurs figurent parmi les initiatives clés évoquées. Ces outils doivent permettre à l’Algérie de rattraper son retard technologique et d’instaurer une agriculture de précision, capable de relever les défis climatiques et économiques du XXIe siècle.
Réformer, valoriser et construire sur les acquis
Par ailleurs et reconnaissant la nécessité d’une réforme structurelle de son département, Yacine Oualid a souligné que l’efficacité du secteur passe par la réorganisation de ses institutions et la modernisation de leurs modes de fonctionnement. D’ailleurs, le ministre plaide pour une politique agricole « réaliste, ancrée dans le terrain et tournée vers les résultats », insistant sur la valorisation des expériences réussies déjà observées dans certaines wilayas.
Il appelle également à la création de coopératives spécialisées dans la commercialisation, la distribution des semences et des engrais, ainsi qu’à une meilleure régulation des marchés agricoles. Ces mesures visent à réduire le nombre d’intermédiaires, stabiliser les prix et renforcer la compétitivité des produits nationaux, notamment à l’export.
Vers un modèle agricole durable et souverain
En filigrane, la modernisation du secteur agricole s’inscrit dans une ambition plus large : faire de l’agriculture une véritable locomotive économique et un pilier de la sécurité alimentaire nationale. Par la numérisation, la formation, la recherche et l’investissement, le ministère souhaite bâtir un modèle agricole résilient, capable d’assurer à la fois la souveraineté alimentaire du pays et la prospérité de ses acteurs.
Enfin, avec cette nouvelle impulsion, Yacine Oualid entend transformer la vision de l’agriculture algérienne : la faire passer d’un secteur traditionnel à un moteur d’innovation et de croissance durable.
 


