Les relations entre l’Algérie et la France, traversent encore une fois une zone de turbulences. Cette fois-ci, c’est l’Ambassade de France en Algérie qui est visée.
Ainsi, le communiqué de l’Ambassade de France publié dans l’après-midi du mardi 26 août 2026, dans lequel elle annonce une « réduction significative » de ses effectifs à partir du 1er septembre prochain et surtout elle impute cette situation au « refus » du ministère des Affaires étrangères d’octroyer des laisser-passer aux agents consulaires, n’est pas resté sans conséquences.
Le Chargé d’Affaires français convoqué
En effet, le ministère des Affaires étrangères, indique ce mercredi 27 août 2025, avoir convoqué le Chargé d’Affaires de l’Ambassade de la République française en Algérie. Cette convocation fait suite à une déclaration publiée par la mission diplomatique française concernant l’accréditation des agents diplomatiques et consulaires français en Algérie.
Ainsi, le Chargé d’Affaires de France a été informé que cette déclaration était « inacceptable », tant sur la forme que sur le fond, car elle contenait une présentation déformée et partiale des faits, et qu’elle s’adressait directement à l’opinion publique algérienne, tentant de faire porter au Ministère des Affaires étrangères algérien la responsabilité exclusive de l’accréditation des agents diplomatiques et consulaires français en Algérie.
Un acte « intolérable » et « tendancieux »
Sur la forme, précise le communiqué du département d’Ahmed Attaf, cet acte de l’ambassade est « intolérable » et « tendancieux », car il constitue une violation tant de l’esprit que de la lettre de la Convention de Vienne de 1961 sur les relations diplomatiques.
Sur le fond, le diplomate français a été personnellement informé du contexte et des détails précis de cette affaire. « En réalité, l’accréditation des agents diplomatiques et consulaires français en Algérie fait suite à une décision française similaire et après avoir épuisé toutes les voies de recours engagées par la partie algérienne dans l’intention de résoudre ce différend à la satisfaction des deux pays. Il s’agit simplement d’une application stricte du principe de réciprocité », est-il mentionné.
L’Algérie rappelle à la France ses manquements
Dans la foulée, la diplomatie algérienne fait un rappel important, où elle souligne qu’en 2023, les autorités françaises ont refusé d’accréditer les postes consulaires et les agents consulaires algériens en France. De ce fait, trois consuls généraux et six consuls algériens n’ont pas reçu l’accréditation requise, malgré le dépôt de leurs demandes plus de six mois plus tôt.
De même, précise le document du ministère des Affaires étrangères, 46 agents diplomatiques et consulaires algériens n’ont pas pu se rendre à leurs postes en France, car les autorités françaises ayant ignoré leurs demandes d’accréditation. Cette situation, « délibérément créée» par les autorités françaises, a causé un grave préjudice aux ressortissants algériens résidant en France, impactant négativement les services consulaires et affaiblissant la qualité de la protection consulaire qui leur est fournie.
Halte à la politique du chantage !
En conclusion, le diplomate français a été informé qu’il était pleinement conscient que la question des visas était uniquement liée à celle de l’accréditation, et qu’il était devenu notoire que son gouvernement en avait fait un outil de pression central dans le cadre de sa politique de « main de fer » qu’il cherche à imposer à l’Algérie. Le ministère des Affaires étrangères note que le gouvernement français continue de pratiquer une « politique de chantage » sur la question des visas.
La première phase de cette politique s’est conclue par la décision de l’Algérie de mettre en œuvre l’accord algéro-français de 2013 sur l’exemption mutuelle de visa pour les titulaires de passeports diplomatiques et de mission. Aujourd’hui, les autorités françaises mettent en œuvre une deuxième phase de cette politique, ciblant les titulaires de passeports ordinaires.