Cancers: L’EHU d’Oran ouvre une unité spécialisée

Par Mounia Hammoud

Chaque année en Algérie, plus de 2 000 nouveaux cas de cancers chez l’enfant sont enregistrés.

Parmi les plus fréquents figurent la leucémie, le lymphome, les tumeurs du cerveau et des os, ainsi que d’autres tumeurs bénignes. La plupart de ces cancers sont guérissables s’ils sont diagnostiqués et pris en charge précocement.

Cependant, malgré les efforts déployés, les centres anti-cancer (CAC) répartis à travers le pays ne disposent pas de services équipés pour la prise en charge du cancer pédiatrique, notamment en matière de chirurgie, de chimiothérapie et de radiothérapie.

Une initiative salutaire

Dans ce contexte, l’établissement hospitalier universitaire 1er Novembre à Oran prévoit d’ouvrir la première unité spécialisée dans le traitement du cancer chez les patients âgés de 8 à 25 ans. Le directeur général de cette institution, M. Rabah Bar, a déclaré  : « Toutes les parties prenantes œuvrent pour améliorer la prise en charge des patients atteints de cancer, en particulier les adultes. Cependant, il a été constaté que les cancers pédiatriques ont été quelque peu négligés. Pour remédier à cette situation, il a été décidé, en collaboration avec le service d’hématologie, d’ouvrir prochainement une unité spécialisée dans les cancers des enfants  de plus de 8 ans et des jeunes de moins de 25 ans à l’EHU 1er Novembre ».

Le même responsable a précisé qu’ « un appel d’offres a déjà été lancé pour aménager un pavillon spécial destiné à cette unité, la première au niveau national dédiée à cette tranche d’âge ». « Cette unité sera conforme aux normes internationales afin d’assurer une prise en charge optimale des cancers du sang spécifiques aux enfants et aux jeunes de moins de 25 ans » a-t-il ajouté.

Avec cette initiative, l’institution vise à développer et améliorer la prise en charge des jeunes patients atteints de cancer du sang, notamment les leucémies et les anémies hémolytiques : en offrant des soins adaptés et en suivant les standards internationaux les plus rigoureux.

Un PET Scan prochainement

D’autre part, face à la hausse préoccupante des cas de cancer, l’Hôpital Universitaire 1er Novembre 1954 à Oran met en œuvre des initiatives majeures pour améliorer la qualité des soins prodigués à ses patients.

Dans le cadre des efforts nationaux pour moderniser le système de santé, l’hôpital sera prochainement équipé d’un appareil PET Scan, une technologie avancée de tomographie par émission de positons, rappelle-t-on. Cette acquisition permettra d’améliorer considérablement le diagnostic et le traitement du cancer, offrant aux patients d’Oran un accès immédiat à des services médicaux de haute précision, sans nécessité de déplacement vers d’autres wilayas comme Tizi Ouzou ou Bab El Oued, où cette technologie est déjà disponible.

L’intégration de cette nouvelle technologie vise à renforcer les capacités locales en matière de diagnostic et de traitement du cancer, répondant ainsi aux besoins croissants des patients dans la région d’Oran. Le PET Scan, ou tomographie par émission de positons, est une méthode d’imagerie médicale utilisée par les spécialistes en médecine nucléaire pour mesurer en trois dimensions l’activité métabolique ou moléculaire des organes. Cette technique repose sur l’injection d’un produit radioactif qui émet des positons, permettant ainsi de visualiser les activités métaboliques des cellules. Contrairement aux techniques d’imagerie structurelle telles que les radiographies ou les scanners (CT-scan), la TEP fournit une imagerie fonctionnelle, essentielle pour un diagnostic précis et une prise en charge optimale des cancers.

Prévalence croissante

Il y a aussi lieu de rappeler qu’en 2023, l’Hôpital Universitaire 1er Novembre 1954 à Oran a enregistré près de 700 nouveaux cas de cancer, un chiffre alarmant qui reflète la prévalence croissante de cette maladie dans la région. Parmi ces nouveaux cas, 412 concernaient des femmes, mettant en lumière l’impact disproportionné du cancer sur le sexe féminin, avec des cancers du sein, de l’utérus et du côlon parmi les plus fréquents. Chez les hommes, le cancer du poumon, souvent lié au tabagisme, reste le plus répandu. Les personnes de plus de 50 ans sont particulièrement touchées, soulignant l’importance du dépistage précoce et des campagnes de sensibilisation.

Défis et besoins croissants

Cette augmentation des cas de cancer souligne l’urgence d’adopter des mesures préventives pour réduire les facteurs de risque, tels que le tabagisme, la sédentarité, une alimentation déséquilibrée et la pollution environnementale. Il est crucial de mettre en place des campagnes de sensibilisation et des programmes de prévention pour lutter contre cette tendance inquiétante et promouvoir un mode de vie sain.

M.H