L’administration Trump et en dépit des ses « délires » sur l’avenir de la bande de Ghaza, a, au moins le mérite de « secouer le cocotier » et bousculer l’ordre établi sur conflit russo-ukrainien.
Ainsi en engageant des « pourparlers » avec la Russie, Trump non seulement cherche une sortie de crise à ce conflit qui n’a que trop duré, mais aussi et surtout, il réduit l’Europe et ses dirigeants « russophobes », dont la France, à de simples « auxiliaires ».
Des mécanismes à mettre en place
En effet et selon plusieurs agences médiatiques, Russes et Américains se sont entendus mardi soir à Ryad (Arabie Saoudite), afin de mettre en place des « mécanismes de consultation » pour régler leurs contentieux et vont nommer des négociateurs pour le règlement de la guerre en Ukraine. Ainsi, Marco Rubio, le chef de la diplomatie américaine et son homologue russe, Sergueï Lavrov, ont décidé de « désigner des équipes de haut niveau pour commencer à travailler sur une issue du conflit en Ukraine dès que possible, de manière durable, pérenne et acceptable pour l’ensemble des parties », a indiqué le département d’État dans un communiqué.
Pour sa part, le conseiller diplomatique du Kremlin Iouri Ouchakov, a fait savoir que lors de cette rencontre, les deux parties ont « exposé leurs approches de principe et convenu que des équipes distinctes de négociateurs sur ce sujet prendraient contact en temps voulu ». Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a affirmé à ce titre avoir perçu « un vif intérêt pour la levée des obstacles artificiels au développement d’une coopération économique mutuellement bénéfique » entre la Russie et les Etats-Unis.
Les Européens “OUT”
Et l’Europe dans tout cela ? Eh bien, les pays européens, qui sont pour la plupart hostiles à des négociations avec la Russie, sont pour ainsi dire, laissés en marge des événements. Avec son initiative, Donald Trump, a remis la plus des pays européens à de simples spectateurs dans le processus visant à mettre fin à cette guerre enclenchée depuis trois ans déjà !
Ainsi et afin de « sauver la face », le président français Emmanuel Macron a convoqué à la hâte un mini-sommet informel avec une dizaine de dirigeants de pays européens, de l’Union européenne et de l’Otan, dont le Britannique Keir Starmer, le Polonais Donald Tusk et l’Italienne Giorgia Meloni. Juste avant de les accueillir, il a parlé une vingtaine de minutes au téléphone avec Donald Trump, selon son entourage, sans préciser la teneur de cet échange.
De son côté, la cheffe de la diplomatie de l’UE, Kaja Kallas, a appelé mardi 18 février les Etats-Unis à « ne pas tomber dans les pièges russes », estimant que Moscou allait tenter de diviser les occidentaux, après les échanges russo-américains sur l’Ukraine à Ryad. « Avec les ministres européens des Affaires étrangères, j’ai parlé au secrétaire d’Etat américain Marco Rubio après ses discussions à Ryad. La Russie tentera de nous diviser. Ne tombons pas dans leurs pièges », a-t-elle écrit sur X. « En travaillant ensemble avec les États-Unis, nous pouvons parvenir à une paix juste et durable – selon les termes de l’Ukraine », a ajouté Kaja Kallas. C’est dire l’état de panique dans laquel se trouve l’Europe. Voir Donald Trump tenter de désamorcer cette crise en l’espace d’un mois, alors 28 pays européens, sont restés amorphes pendant trois ans, renseigne amplement sur la « puissance » et le « poids » réels des pays européens.
Zelensky aux aboies !
Enfin, le président ukrainien Volodymyr Zelensky, qui s’entretenait de son côté à Ankara avec le président turc Recep Tayyip Erdogan, a dénoncé des pourparlers « sur l’Ukraine sans l’Ukraine » et a réclamé des pourparlers « équitables » qui incluent l’UE, le Royaume-Uni et la Turquie. M. Erdogan a de son côté décrit son pays comme « un hôte idéal pour les probables négociations entre la Russie, l’Ukraine et les Etats-Unis ».
Il faut dire que Volodymyr Zelensky, n’est pas en « odeur de sainteté » auprès de Donald Trump. Ce dernier, a pour rappel, reproché à l’Ukraine d’avoir détourné une partie des aides américaines depuis le début du conflit. « Le président Zelensky m’a dit la semaine dernière qu’il ne savait pas où était la moitié de l’argent qu’on leur a donné », a soutenu le président américain, avant de critiquer l’absence d’élections en Ukraine depuis l’invasion russe. »Nous avons une situation où nous n’avons pas eu d’élections en Ukraine, où nous avons une loi martiale essentiellement et où le dirigeant de l’Ukraine – je suis désolé de le dire – mais il est à 4% d’opinions favorables », a-t-il répondu à la question de savoir si Washington soutiendrait le fait d’imposer à Kiev des élections, comme pourrait le vouloir la Russie. Autrement dit, Zelensky, avec son excès de zèle légendaire, s’est « tiré une balle dans le pied », avec Donald Trump et s’est exclu de lui même du règlement de la crise ukrainienne.