Par Amar Ouramdane
L’abattoir communal de Draâ El-Mizan, au sud de Tizi-Ouzou, construit au début des années 80 ne répond plus à la forte demande notamment ces dernières années.
La raison? Nombreuse sont les familles qui ont recours au sacrifice collectif, en raison de le cherté du mouton.
Cet été de fait, s’est vérifié encore une fois à l’occasion de la fête de l’Aid El Adha, où les étables et la cour de cet établissement étaient trop exiguës pour contenir toutes les bêtes censées être immolées en une seule journée. D’ailleurs, à la veille de la fête, il fallait faire des pieds et mains pour obtenir son ticket.
Des heures d’attente…
En effet, des queues interminables y ont été observées. Plus de soixante-dix veaux ont été inscrits sur la liste sans compter le nombre de bêtes attendues pour le premier jour de l’Aid. Juste après la prière, des dizaines de personnes ont commencé à se bousculer pour assister à l’égorgement, lequel s’est poursuivi jusqu’en fin de soirée. « Il n’y a plus où poser le pied. Cet abattoir est trop exigu pour contenir tant de bêtes. Je suis à la trentième place. Peut être servi , je vais sortir vers treize heures. Les dernières personnes vont attendre jusqu’à vingt heures voire plus . Il est vrai que pour cette année l’effectif a été renforcé mais les moyens font défaut. Pour les années précédentes, ils égorgeaient dix bêtes par vague . Cette année, ils sont passés à dix dix-sept. Mais, l’endroit est trop petit pour les dépecer », explique un habitué des lieux qui estime qu’il est temps de remplacer cet abattoir par un autre beaucoup plus spacieux doté de moyens modernes.
Entre anarchie et manque de moyens
Par ailleurs, il est à signaler que le prix de l’égorgement est fixé à sept mille dinars par tête sans compter les mille dinars si la bête était gardée une nuit avant le jour J.
Les personnes présentes sur les lieux appellent les autorités à réfléchir au moyen d’ inscrire un projet d’abattoir en mesure de mettre les clients dans des conditions optimales pour attendre leur tour. « Au moins, il faut le doter de sanitaires. Les personnes âgées ne pourront pas tenir longtemps. Vous voyez que c’est un désordre total surtout avec ces températures dépassant les trente-six degrés. Même les cafetiers ont fermé leurs sanitaires », vocifère une personne âgée qui attendait son tour sous un soleil de plomb.
Les clients souhaitent que cet abattoir soit démoli et remplacé par une structure semblable à l’abattoir privé de Boghni. » À Boghni, il y a un abattoir aux normes internationales. Pourquoi pas quelqu’un qui va investir dans un tel projet ici à Draâ El-Mizan ? », s’interroge un autre client.
L’hygiène sacrifiée…
À noter que le nombre de bêtes immolées ailleurs est encore plus important parce que de nombreuses familles recourent à des bouchers qui leur égorgent ces bêtes dans des garages sans le contrôle d’un vétérinaire. « Nous avons tout préparé et avons immolé le veau dans une grande place au village au lieu d’aller vers l’abattoir et perdre toute une journée à attendre », confie un habitant de Boumahni qui ignore les conditions d’hygiène et la chaîne de froid qui devraient être respectées alors que les températures sont en hausse. Cela étant, eu égard à toutes ces tracasseries subies par les clients, les autorités sont interpellées à inscrire l’érection d’un nouvel abattoir à Draâ El-Mizan.
A.O