La grève enclenchée par quatre syndicats de l’éducation nationale, à savoir le Cnapeste, CLA, Snapest et Majal, n’est pas du goût du ministre de l’éducation nationale, M. Mohamed Sghir Saâdaoui.
Ce dernier, s’est exprimé ce lundi 17 février 2025 sur ce débrayage et le moins que l’on puisse dire, est qu’il n’a pas été « tendre » avec les initiateurs de cette grève, allant jusqu’à remettre en question leur « représentativité ».
« Non-représentatives »
En effet, le ministre de l’éducation nationale, a soutenu que «seules les organisations syndicales représentatives, à savoir qui ont le statut de représentation sur décision du Ministère du Travail, de l’Emploi et de la Sécurité Sociale après avoir rempli la condition de 25% de la catégorie totale qu’elles représentent peuvent recourir à la grève», a-t-il déclaré, en marge d’une conférence nationale sur l’application des statuts particuliers des enseignants et promulgués dans le décret exécutif 25/54.
M. Mohamed Sghir Saâdaoui, enfoncera le clou, en estimant que le recours à la grève par des « organisations syndicales non représentatives est considéré comme une violation de la loi », a-t-il asséné, tout en menaçant ces syndicats de « prendre les mesures légales en vigueur », autrement dit, les ester en justice.
« Prenez exemple sur le ministre de la Santé ! »
Contacté par JUST-INFODZ, afin de connaître sa réaction par rapport aux déclarations du ministre de tutelle, M. Messaoud Boudiba, Coordinateur national du Conseil national du personnel enseignant du secteur ternaire de l’éducation (Cnapeste), a estimé ces propos comme étant une « provocation » vis-à-vis des syndicats, notamment le sien.
Par la suite, M. Boudiba, a tenu à « répondre » au ministre de l’éducation, en l’invitant à « prendre exemple » sur le ministre de la Santé publique. « Au lieu de faire dans les gesticulations et la provocation, nous invitons le ministre de tutelle à prendre exemple sur le ministre de la Santé, qui a engagé un dialogue concret et sérieux avec les partenaires sociaux et par la même occasion, a évité la contestation à ce secteur sensible », a-t-il lancé. Pour nôtre interlocuteur, le ministère de tutelle « ne souhaite pas » s’engager dans un « dialogue constructif », en s’engageant par écrit. « Nous n’avons que faire des engagements verbaux. Nous voulons nous asseoir autour d’une table, exposer nos doléances et ressortir avec un document officiel et non des promesses verbales », a-t-il soutenu.
« Nous sommes extrêmement représentatifs »
Au sujet de la « représentativité » des quatre syndicats initiateurs de cette grève cyclique, dont le Cnapeste, M. Boudiba, a fait savoir que le ministère du Travail « n’a pas défini un barème clair et précis quant à la représentativité des partenaires sociaux », a-t-il tenu à préciser.
Notre interlocuteur, fait référence à une plateforme numérique appelée «tamthiliya», laquelle été mise à la disposition des organisations syndicales pour évaluer et estimer la représentation syndicale, cette plateforme numérique est accessible via le site web du ministère. « Cette plateforme n’est nullement à jour et ne peut en aucun cas être un baromètre de représentativité », dira M. Boudiba, tout en arguant le fait que « le Cnapeste est l’un des plus importantes organisations syndicales dans le secteur de l’éducation et le ministère de tutelle, a pour obligation de dialoguer avec nous », a-t-il conclu.
À titre indicatif, pour créer un syndicat, la loi en vigueur exige 25% de l’effectif global de l’organisme employeur. Initialement, le projet de loi prévoyait un taux de 30%, ce qui a suscité des critiques de la part des organisations syndicales qui considèrent le nouveau taux comme « contraignant », voire « difficile à réaliser ».
Selon les dispositions de la loi 90-14 modifiée, les organisations syndicales sont tenues de communiquer tous les trois ans, selon le cas, à l’autorité administrative compétente auprès de laquelle elles ont effectué leur enregistrement, tous les indicateurs statistiques permettant d’identifier les effectifs syndiqués rapportés à l’effectif total pour chaque lieu de travail, afin de pouvoir apprécier leur représentativité au sein d’un même organisme employeur.