Éducation : Le « legs empoisonné » de Belabed !


L’ancien ministre de l’éducation nationale, Abdelhakim Belabed, a laissé une véritable « bombe à retardement » à son successeur, M. Mohamed Sghir Saâdaoui : Le statut particulier du corps enseignant.


Ainsi, l’actuel ministre du secteur de l’éducation nationale, fait face à une grogne sans précédent, depuis au moins cinq ans, de la part des syndicats des enseignants, mais aussi des corps communs et du personnel administratif du secteur.

A sa prise de fonction, M Saâdaoui, a hérité d’une cacophonie ambiante, car, les statuts particuliers de cette corporation, étaient pratiquement ficelés et en attente de promulgation.

Les syndicats “pris au piège”

De ce fait, Mohamed Sghir Saâdaoui, se retrouve à gérer le « legs empoisonné » de son prédécesseur, qui faut-il le souligner, n’a jamais été un fervent partisan du dialogue, notamment avec les partenaires sociaux.

Et pour cause, depuis 2023, quatre syndicats de l’éducation nationale, à savoir le Cnapeste, Snapest, Madjel et le CELA, n’ont de cesse d’exprimer leur « ras-le-bol », voire inquiétude quant à l’« opacité» et le «flou» dans lesquels ces textes de loi ont été élaborés. Ces syndicats, à coup de communiqués et de « mises en garde », avaient également dénoncé le « mutisme » de Belabed et son « mépris » à leur égard.


En octobre 2024, soit quelques semaines seulement avant l’adoption en Conseil des ministres du statut particulier des enseignants, ce quatuor avait interpellé pour la énième fois le ministre Belabed au sujet de la révision du régime indemnitaire, avec également l’implication des syndicats dans sa préparation et son enrichissement afin de rehausser le statut matériel, moral et social de l’enseignant. « Tout en réitérant leurs disponibilités au dialogue sérieux et à la concertation effective, les syndicats autonomes de l’éducation nationale appellent leurs collègues à être toujours prêts pour soutenir toutes les actions et faire part de leurs revendications », avaient écrit ces syndicats. Trop tard ! Saâdaoui, avait beau tenir des « assurances », mais le mal était déjà fait. Ces statuts, ont été élaborés et ficelés, selon les partenaires sociaux, sans l’accord de ces derniers.

Personnel administratif et corps communs “ sous le choc” 

Outre les enseignants qui s’estiment lésés, le personnel administratif, notamment les intendants et les directeurs des établissements du cycle primaire, au même titre que les corps communs du secteur, sont pour ainsi dire « sous le choc » de ces textes de loi, lesquels selon eux, n’ont pas pris en considération ces franges du secteur de l’éducation nationale. Ainsi, huit syndicats de l’éducation regroupant le personnel administratif, à savoir le Snadep, Cnadel, Cnadem,  Snacel, Snace, Snafie, Snaase et le Snflser, viennent de créer une Coordination, afin de dénoncer leur «exclusion» desdits statuts, et exiger une « commission d’enquête » supervisée par le Président de la République, afin de mettre en lumière les « dérives» et «manipulations» qui auraient selon eux, entachés le processus d’élaboration de ces statuts. Ces mêmes syndicats, ont dans un communiqué rendu public, le dimanche 12 décembre 2025, exigé la « révision » des textes de loi, sur les bases d’« équité» et de «justice» pour l’ensemble des travailleurs du secteur.

Les corps communs ne sont pas en reste dans cette vague de contestation, puisque leur syndicat, affilié l’Union général des travailleurs algériens (UGTA), a émis un communiqué de « dénonciation » et organisé des journées de protestation. Ils avaient revendiqué, entre autres : la révision de la classification des corps communs et de leurs salaires, l’augmentation de la prime de rendement à 40%, le droit à la formation continue, la révision des horaires, le droit à la retraite après 25 ans de service et une stricte délimitation des missions des ouvriers professionnels, etc.


Devant cette fronde généralisée, Mohamed Sghir Saâdaoui, lequel est réputé pour son sens du dialogue, est pour ainsi dire au dos du mur. Il ne peut « rectifier le tir», puisque les textes de loi ont été déjà publiés dans le Journal officiel et ne peut tenir des engagements qu’il ne peut concrétiser, sans l’aval du chef de l’Etat. En définitive, la balle est dans le camp du président Tebboune.

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