Par Mounia Hammoud
Inaugurée récemment par le ministre des Travaux publics, la nouvelle pénétrante du port d’Oran a rapidement évolué d’un projet d’infrastructure stratégique à une véritable attraction touristique.
À peine quelques jours après son ouverture, ce chemin est devenu un lieu prisé des habitants de la wilaya d’Oran et même des autres wilayas du pays, offrant des panoramas spectaculaires sur le littoral et suscitant l’intérêt de nombreux passionnés de pêche artisanale.
Plus qu’une déviation…
Le tracé de cette route, qui longe la côte, a aussi transformé la zone en un site de prédilection pour les amateurs de photographie. De nombreuses voitures stationnent le long de la route pour capturer ces vues pittoresques, tandis que les pêcheurs locaux se rassemblent près des brise-lames pour profiter des conditions idéales pour la pêche à la ligne.
Les habitants de la wilaya d’Oran voient dans cette route bien plus qu’une simple voie de désengorgement pour les camions desservant le port. Pour eux, elle ajoute une dimension esthétique et touristique à la ville, offrant une nouvelle manière de découvrir le littoral oranais.
Marina et centre de thalasso en perspective
Face à cet engouement, les autorités locales n’ont pas tardé à réagir. Lors de la réunion exécutive d’hier mercredi 28 août, le Wali d’Oran a souligné l’importance de cette transformation inattendue et a annoncé des projets visant à valoriser ce nouvel espace. « Cette zone est devenue une véritable destination touristique », a-t-il affirmé. « Cela nous pousse à envisager de la transformer en une zone touristique dans les jours à venir. » Dans ce contexte, le même responsable a annoncé la formation imminente d’une équipe de réflexion dédiée au développement et à l’aménagement de cette nouvelle zone côtière.
Parmi les projets envisagés, M. Saïd Sayoud a mentionné l’aménagement d’un port de plaisance, ainsi que le développement d’installations de thalassothérapie. En partenariat avec les propriétaires de l’hôtel Sheraton, les travaux pour ce centre de soins par l’eau de mer devraient débuter dès janvier prochain, avec des études déjà finalisées selon Mr. Sayoud. « Ce projet promet d’être une première pour Oran, avec une infrastructure implantée au même niveau que la mer, exploitant pleinement le potentiel naturel de la façade maritime », a-t-il précisé.
Avis aux investisseurs
En outre, d’autres initiatives sont à l’étude pour compléter cette transformation. Après consultation avec des experts, la wilaya prévoit de lancer de nouveaux projets à l’instar d’un port de plaisance, qui pourront être financés soit par l’État, soit dans le cadre d’investissements privés. « Nous allons bientôt lancer un appel à manifestation d’intérêt pour identifier des investisseurs capables et intéressés par ce projet, » a ajouté le wali.
Avec ces développements, le nouveau tronçon routier du port d’Oran est en passe de devenir bien plus qu’un simple axe logistique. Il s’agit désormais d’un espace de loisirs et de détente, renforçant l’attractivité de la région et offrant une nouvelle vitrine pour le tourisme à Oran.
Un tronçon des plus salutaires
Pour rappel, le premier tronçon de la nouvelle route reliant le port d’Oran à l’autoroute Est-Ouest sur un tronçon de 8 km a été mis en service le 8 août dernier par M. Lakhdar Rakhroukh, ministre des Travaux publics et des Infrastructures de base, en présence des autorités locales. Cette infrastructure, reliant directement le port d’Oran à l’autoroute Est-Ouest, est destinée à renforcer les connexions entre ce centre économique clé et les principaux axes de transport.
Elle a amélioré significativement le flux des marchandises et a optimisé les opérations logistiques dans la région. Sa mise en service a contribué à réduire la congestion et les embouteillages au centre-ville d’Oran et au niveau de plusieurs points noirs comme le rond-point de la cité Djamel. Grâce à cette nouvelle route, les camions accèdent directement au port, ce qui est crucial étant donné le passage quotidien d’environ 2000 camions, entraînant d’importantes nuisances pour les habitants.
Un axe socio-économique
Ce projet, qui se distingue également par son utilisation des technologies les plus modernes, a été réalisé par le groupement algéro-turc « Makiol ». La première phase de ce projet comprend la construction d’une autoroute reliant le port d’Oran au premier périphérique sud au niveau de l’échangeur de Canastel, sur une distance de 8 km. Il comprend cinq ouvrages d’art, dont un tunnel à deux voies de 930 mètres, un autre de 1 580 mètres, et un pont de 680 mètres de long. Le projet s’inscrit également dans le cadre du plan national de développement du réseau autoroutier, qui vise à répondre aux besoins de transport des personnes et des marchandises, alléger la pression sur certains axes, soutenir le développement économique et l’aménagement du territoire, ainsi qu’améliorer la sécurité routière.
M.H